Un DUEC pour briser la glace avec les patients

La formation a été ouverte en janvier 2005. Avec la sortie des médicaments de la réserve hospitalière et le Plan cancer notamment, il apparaît de plus en plus nécessaire que les pharmaciens, quel que soit leur lieu d’exercice (industrie, officine, hôpital), disposent d’une synthèse complète sur les pathologies cancéreuses faite par des enseignants reconnus dans leur discipline », explique Jean-Louis Cazin, responsable du DUEC « Pharmacie clinique oncologique » de la faculté de pharmacie Lille-II.

Mieux connaître les spécialistes

Jean-Louis Gaborit, qui suit le DUEC depuis janvier, a ainsi découvert l’ensemble des professionnels impliqués dans le dépistage, le diagnostic des pathologies et le suivi des patients. « Je ne connaissais pas le rôle joué par les chirurgiens, précise cet ancien titulaire aujourd’hui adjoint dans une pharmacie minière de Liévin (Pas-de-Calais). J’ai également découvert le travail des anatomopathologistes et des algologues en visitant le centre Oscar-Lambret de Lille, spécialisé dans le soin, l’enseignement et la recherche en cancérologie. » Les techniques de dépistage lui ont été présentées comme l’utilisation de la tomographie par émission de positons ou du CyberKnife installé en octobre dernier.*

Accueillir le patient et l’entourage

La formation comprend 50 heures sur les médicaments anticancéreux et les traitements associés (soins oncologiques de support) et 25 heures sur la dispensation à l’officine. Un point particulier est fait sur l’oncologie pédiatrique et l’oncogériatrie. « Nous avons eu aussi des jeux de rôle pour savoir comment réagir face à un patient qui vient d’apprendre le diagnostic du médecin, souligne Benoît Gosselin, adjoint à Lomme (Nord), qui a suivi le DUEC en 2005. Comme nous connaissons l’environnement, nous sommes plus à même de lui expliquer comment agissent les traitements, quelle est la prise en charge faite à l’hôpital et en ville… » Jean-Louis Gaborit renchérit : « Les patients mais également l’entourage nous demandent des précisions car ils mémorisent seulement une partie de l’information que leur donne leur médecin. La femme d’un patient voulait renouveler l’ordonnance de son mari. J’ai pu lui expliquer qu’elle venait trop tôt et que l’injection prévue était à faire tous les trois mois. Cela l’a rassurée. » Lui aussi se sent plus confiant. « La formation nous permet de nous sentir plus sereins au comptoir grâce à l’actualisation de nos connaissances, et de briser la glace avec le patient en n’hésitant pas à lui poser des questions. » n

* Le CyberKnife est un système de radiochirurgie robotisé qui détruit la tumeur ou d’autres lésions à l’aide de faisceaux de rayonnement en épargnant les tissus sains avoisinants.

En pratique

Ce diplôme (100 h) débute chaque année en janvier. Les enseignements ont lieu chaque lundi. Coût : 500 Euro(s) par an et 300 Euro(s) pour les étudiants.