Salaires : la refonte de la grille de classification est lancée 

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Salaires : la refonte de la grille de classification est lancée 

Publié le 20 septembre 2023
Par Yves Rivoal
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C’est parti… Les négociations entre les chambres patronales et les syndicats de salariés concernant la refonte de la grille des classifications des métiers de la pharmacie ont démarré le 19 septembre. Les propositions de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) serviront de base aux discussions. 

Lors d’une sous-commission de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a dévoilé aux syndicats de salariés ses propositions de refonte de la grille des classifications des préparateurs et des pharmaciens adjoints. « La nouvelle grille a pour objectif d’accélérer les débuts de carrière pour rendre ces métiers plus attractifs auprès des jeunes », résume Philippe Denry, le vice-président de la FSPF. Pour les préparateurs, elle démarrerait à 250 au lieu de 240, « avec des passages beaucoup plus rapides aux coefficients supérieurs puisqu’il ne faudrait qu’un an au lieu de cinq pour passer à 260, cinq ans au lieu de neuf ans pour atteindre 280, et quatorze ans au lieu de vingt pour arriver au 300, confie Philippe Denry. Nous avons également proposé de donner davantage de perspectives d’évolution en fin de carrière qui s’arrête aujourd’hui au coefficient 320. L’idée étant de créer un coefficient 340 qui serait accessible, comme le 320 et le 330 par la pratique professionnelle. Le coefficient des préparateurs assimilés cadres passerait, lui, de 330 actuellement à 350. Ce coefficient étant attribué sur décision de l’employeur. »
 

Coller à la réalité du terrain 

Pour les pharmaciens adjoints, les propositions de la FSPF se concentrent sur le début de carrière. « A la différence des préparateurs, nous ne souhaitons pas proposer un plan de carrière trop long à nos adjoints, l’objectif étant toujours qu’ils s’installent », rappelle Philippe Denry. Le premier coefficient de la grille débuterait à 470 au lieu de 400, avec là encore un passage plus rapide au 500, en deux ans au lieu de six actuellement. Un nouveau coefficient intermédiaire serait également créé à 520. « Ce faisant, nous rendrions la grille plus attractive, tout en la rapprochant de la réalité du terrain, précise Philippe Denry. Dans les officines, beaucoup de pharmaciens adjoints atteignent le coefficient 500 en deux ans, ce qui représente un salaire annuel brut de 45 000 € qui est loin d’être ridicule par rapport aux rémunérations pratiquées dans l’industrie pharmaceutique par exemple. » Philippe Denry en a conscience, cette nouvelle grille ne réglera pas tout en termes d’attractivité. « Mais elle constitue une partie de la solution, au même titre que la réforme de la formation des préparateurs, ou la capacité des titulaires à proposer à leurs jeunes collaborateurs des temps de travail aménagés et de nouvelles tâches valorisantes », assure le vice-président de la FSPF.
 

Des réglages à faire pour l’USPO 

Si elle a décidé de souscrire à la proposition de la FSPF sur les pharmaciens adjoints, l’USPO s’interroge sur les répercussions que pourrait avoir la nouvelle grille des préparateurs. « Il ne faudrait pas qu’elle provoque un décalage obligatoire pour tout le monde, redoute Daniel Burlet, le responsable des affaires sociales de l’USPO. Si vous créez un coefficient 350 pour les préparateurs assimilés cadres, et que vous basculez le coefficient actuel de 330 en coefficient d’évolution, vous allez imposer aux titulaires de faire passer tous les préparateurs actuellement au coefficient 330 à 350. Ce qui se traduira par des augmentations de salaire forcées. Si dans le même temps, on dit que le 330 est accessible après tant d’années d’expérience au 300, ce sera la même chose pour les préparateurs ayant le nombre suffisant d’années d’expérience. Il y a donc à nos yeux quelques réglages à faire. » Pour éviter ce décalage forcé, l’USPO proposera que le 330 conserve le statut d’assimilé cadre qui comprendrait donc deux coefficients, 330 et 350. « Ce qui permettrait à l’employeur d’avoir la main sur le passage de l’un à l’autre », conclut Daniel Burlet.

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