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Pourquoi pas le fonctionnariat ?

Publié le 8 septembre 2001
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…] Cela fait longtemps que dans les coulisses des ministères, des centrales politico- syndicales, et de l’industrie pharmaceutique, on considère que le pharmacien […] est un maillon suranné et coûteux dans la distribution du médicament. Une partie du système nous reproche de nous nourrir de la santé publique, au même titre que les croque-morts, et l’autre partie de tirer les marrons du feu de leurs efforts de recherche. Leur rêve et leur volonté : supprimer le pharmacien libéral […] et établir un système de distribution moins cher et intégré à leur gestion. Syndicats et groupements n’y feront rien. […]

Si on considère à ce jour la réalité économique de la plupart des pharmaciens titulaires, quelle est-elle ? […] Chaque année qui passe voit baisser la valeur des fonds, la rentabilité nette (et ce n’est pas fini) et augmenter l’apport personnel pour [pouvoir] acheter […].

L’énergie de travail demandée au titulaire en compensation de ce déséquilibre vaut-elle la peine ? D’autant plus que pour beaucoup elle ne sert qu’à nourrir les banques et les répartiteurs, souvent véritables propriétaires de l’officine. A cela, il faut rajouter l’amertume de voir son noble métier s’embourber dans les figures imposées de l’administration tutélaire […]. Pessimiste le tableau ? Non, réaliste.

Nous nous retrouvons un petit groupe […] à vouloir redevenir maîtres de notre destin […]. L’idée qui consiste à proposer notre fonctionnarisation va en faire bondir quelques-uns, rire ou soupirer d’autres, mais nous espérons bien […] qu’elle en fera réfléchir certains et pas seulement les titulaires qui nous rejoindrons pour sa mise en action.

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La théorie est la suivante : les titulaires qui le veulent ont la possibilité d’être intégrés par fonctionnarisation à la CPAM. Le fonds de l’officine n’existe plus, racheté par l’organisme tutélaire. Le personnel de l’officine, y compris le titulaire, devient donc employé par la CPAM. Résultat : les médicaments se distribuent et ne se vendent plus. Toute la partie non Sécurité sociale […] est laissée aux pharmacies « privées ».

L’aspect financier pour l’achat et la répartition se traite en amont au niveau des caisses (passation de marchés globaux). L’unité officinale ainsi créée est à même de gérer à la source l’intégralité du dossier médicament du malade, permettant une décharge du travail au niveau de la caisse, avec un meilleur contrôle et une délivrance optimum de génériques. Le pharmacien retrouve ainsi son vrai rôle de dispensateur sans arrière-pensée commerciale. Le reste de l’équipe n’est pas en reste, les assistants deviennent de vrais « seconds », avec un avenir promotionnel, et les préparateurs voient aussi leur travail valorisé. […]

Les horaires d’ouverture sont ceux des CPAM, avec une garde tournante pour les autres heures. Les salaires des nouveaux pharmaciens fonctionnaires, alignés sur le statut de leurs collègues de la CPAM, sont dans une grille allant de 350 000 F à 620 000 F par an pour 35 heures par semaine.

L’économie brute réalisée par la Sécurité sociale, en considérant les pratiques d’achat, l’allégement administratif, la disparition de la TVA, une meilleure application de la dispensation, serait de 30 à 35 % minimum.

Le rachat des fonds, sur une base contractuelle, devrait pouvoir s’amortir sur 5 ans […]. Le coût de fonctionnement […] se retrouve réduit à sa plus simple expression : salaires, entretien et loyer du local. Plus de taxe professionnelle, plus d’URSSAF et autres charges inhérentes au statut commercial.

A ceux […] que l’idée ne semble pas utopique, et qui voudraient y apporter leurs commentaires et leur soutien, nous leur proposons de prendre contact avec nous. Le plus simple : ormeteau@wanadoo.fr ; fax : 01 48 68 78 36 ; tél. : 01 48 66 64 30 ou 61 69.