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Philippe Nocquet JURISTE ET REPRÉSENTANT DE L’UNION DES SYNDICATS DE PHARMACIENS D’OFFICINE (USPO)

Publié le 20 janvier 2017
Par Fabienne Rizos-Vignal
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Pharmacien Manager. La loi Travail instaure des commissions permanentes de négociation et d’interprétation dont doit se doter chaque branche. En pharmacie, cette commission est-elle opérationnelle ?

Philippe Nocquet. Cette commission est à ce jour informelle. Il reste encore nécessaire de s’accorder sur les modalités de fonctionnement de cette commission et plus spécialement sur les conditions, notamment de majorité, dans lesquelles elle prendra ses décisions. Son rôle sera de représenter la branche, de recevoir les accords d’entreprise, d’évaluer leur impact sur les conditions de travail des salariés et sur la concurrence entre les entreprises. Sur le fond, les partenaires sociaux de la branche ne sont guère favorables à des accords d’entreprise en pharmacie.

P.M. Pourquoi n’encouragerez-vous pas la conclusion d’accords d’entreprise en pharmacie ?

P.N. Les partenaires sociaux, dont les employeurs, sont soucieux de garder la maîtrise de la négociation dans un secteur régi par une convention collective étendue. La branche a toujours eu un monopole de fait de la négociation et entend le garder. Par ailleurs, dans des structures de faible dimension comme les officines, le rapport des forces entre employeurs et salariés risque le plus souvent d’être déséquilibré du fait, d’une part du faible taux de syndicalisation des salariés et, d’autre part, de l’influence que peut exercer l’employeur sur ses salariés. Tout cela explique l’attachement des partenaires sociaux à la négociation de branche.

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