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Pharmacien de demain
Une tête bien pleine dans un corps bien fait. Grand, sportif et réfléchi, Patrick avance pas à pas. Une force tranquille qui lui fait repousser ses limites. Major de sa promo en Paces 1, le préparateur entame sa deuxième année en fac de pharma.
Un préparateur en route pour devenir pharmacien, ce n’est pas si courant. Un préparateur qui finit major de sa promo en Paces*, ça l’est encore moins ! C’est ce qu’a réussi Patrick Thevin. « Depuis juillet, j’ai reçu de nombreux appels et félicitations et fait l’objet d’articles, ma vie est un rêve ! » Pour en arriver là, le chemin a été long et difficile. Après un bac sciences de l’ingénieur, « pour faire comme les amis », Patrick enchaîne les petits boulots durant un an, notamment pour acheter une voiture. « J’étais déjà intéressé par la chimie et la médecine mais pas très à l’aise avec le sang, plus axé sur les médicaments. J’ai pensé faire le concours de pharmacien mais j’ai eu peur. À 19 ans, je jugeais que je n’avais pas la maturité nécessaire ».
Ce sera donc le BP de préparateur au CFA de Sisteron (04) et un apprentissage à la pharmacie de La Saulce (05), près de Gap. À l’officine, il avoue avoir du mal avec les patients : « Les gens ne comprennent pas pourquoi on ne leur donne pas toujours ce qui est prescrit alors que c’est pour les aider et pour leur santé. Pour eux, l’ordonnance est comme une liste de courses… Cette ingratitude m’a refroidi ».
Une bonne claque
Tout est ensuite affaire de rencontres. « Mon patron ne me gardant pas, l’un de mes profs, responsable de la pharmacie de l’hôpital de Gap, m’a parlé de l’exercice en hôpital. J’y ai vu une belle opportunité et j’ai fait la spécialisation à Marseille en alternance ». Quitter la routine et croiser d’autres étudiants lui redonne envie de préparer le diplôme. « Même si j’étais aux côtés de professionnels de santé, je n’étais pas spécialement heureux à l’hôpital et il n’y avait pas vraiment d’évolution, hormis devenir cadre, ce qui ne m’intéressait pas. »
Il rencontre une préparatrice qui tente le concours de pharma. « Cela m’a vraiment motivé à me lancer, d’autant qu’elle a réussi. J’ai réfléchi à tout ça durant quatre mois et planifié ce retour aux études. Mon contrat à l’hôpital se terminait, ça tombait bien ». Il quitte Gap pour Marseille et prend place sur les bancs de la fac, en première année de Paces : « Même si j’avais été bien briefé par mon amie préparatrice, j’ai pris une claque en arrivant. Il y avait beaucoup de choses à assimiler et à apprendre ».
Préparateur un jour…
Pour s’en sortir, il travaille jusqu’à douze heures par jour, avec « carte de fidélité en Guronsan et vitamines », parfois tiraillé par l’envie de tout laisser tomber. Il fait une croix sur les sorties et le sport, prend dix kilos. Et doit aussi faire face au départ de son amie, qui ne trouvait plus sa place. « Finalement, ça a été une force, les cours étaient une échappatoire ».
La préparation du concours lui démontre aussi que les préparateurs ne sont pas reconnus. « Il faut repartir de zéro alors que les infirmiers peuvent entrer en deuxième année avec une note de 10 et un statut paramédical… Il faut que les préparateurs se réveillent, se battent. Il faut montrer que nous sommes là, aller au-devant des autres ». Ce qu’il essaie de faire au quotidien, en visant le diplôme reconnu de pharmacien.
S’il ne fait pas carrière dans la recherche ou l’enseignement – « J’ai envie de faire partager mon expérience, d’apprendre, de motiver les gens » -, il se voit bien à la tête d’une petite officine avec une équipe soudée, où les préparateurs ne seraient pas oubliés : « Je les défendrai toujours. Au fond, je resterai un préparateur ! »
(*) Première année commune aux études de santé.
Patrick Thevin
Âge : 26 ans.
Formation : bac sciences de l’ingénieur, BP de préparateur, BP hospitalier, en 2e année de pharma.
Lieu d’exercice : fac de pharmacie, Marseille (13).
Ce qui le motive : apprendre et partager ce que je sais.
Si vous étiez un titulaire ?
Je serais exigeant avec mon équipe et compréhensif avec les patients, avec un rôle éducatif.
Si vous étiez un client ?
Je serais quelqu’un de très curieux, toujours à poser plein de questions mais pas un râleur !
Si vous étiez un médicament ?
Je serais un antidépresseur car la vie est belle ! Beaucoup ne se rendent plus compte de la chance qu’on a de vivre.
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