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« Nous assurons un soutien à ceux qui sont au front »
Fabien Bruno est le titulaire de la pharmacie Delpech, l’un des plus importants préparatoires français. Il s’est lancé dans la production de gels hydroalcooliques à si grande échelle qu’il s’est installé, avec son équipe, dans sa rue parisienne.
La rue est bloquée par des camions, des palettes, des cuves. Une quinzaine de personnes en surblouse, gantées et protégées par des masques ou des visières vont et viennent. Au milieu d’eux, un homme vêtu d’une veste de protection jaune donne les consignes. Il s’agit de Fabien Bruno. Depuis une quinzaine de jours, le titulaire de la pharmacie Delpech (Paris) a installé un laboratoire qui produit des solutions hydroalcooliques (SHA)… dans la rue. « Dès que l’OMS a communiqué la formule du gel hydroalcoolique, nous avons reçu des centaines de demandes de SHA par les pharmaciens. Je ne me suis pas posé de questions, j’ai décidé d’en fabriquer. Nous sommes en guerre, nous sommes là pour assurer le soutien à ceux qui sont au front », explique Fabien Bruno, qui est aussi réserviste de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et qui rejoint une caserne tous les lundis matin.
Pour produire des SHA en grandes quantités, il agrandit le préparatoire au-delà des murs de la pharmacie. « En fait, je n’ai pas eu à demander d’autorisation. C’est la préfecture de Paris qui m’a proposé de l’aide et qui, avec la mairie du VIe arrondissement, nous permet de travailler dans la rue », relate le titulaire. Chaque jour, il fabrique 10 000 litres de SHA et en vend à environ 600 pharmacies, à Paris mais aussi en région. Mais les officinaux ne sont pas les seuls clients. La pharmacie Delpech fournit aussi des pharmacies hospitalières, la police, les pompiers, des entreprises de pompes funèbres et même la Marine nationale et l’armée. Fabien Bruno ne ménage pas ses forces : il travaille entre 13 et 14 heures par jour. « On me demande de produire du gel hydroalcoolique, alors j’en produis », souligne-t-il.
Revoir le dogme des préparations
Une situation exceptionnelle qui renforce ses convictions sur l’intérêt majeur des préparations magistrales et officinales.
« Aujourd’hui, une pharmacie sur deux fabrique des SHA et je suis d’ailleurs fier de la profession. Mais si les 22 000 officines pouvaient produire du gel, nous pourrions disposer de 2 millions de doses par jour, à raison de 10 litres par pharmacie. Nous n’aurions aucun problème de pénurie et nous pourrions fournir toute la population », observe Fabien Bruno. « Cela fait vingt ans que je me bats pour les préparations en officine, poursuit-il, et là, l’histoire me donne malheureusement raison. »
Le titulaire est d’ailleurs convaincu que les préparations magistrales pourraient aussi permettre de mieux faire face aux pénuries de médicaments. « La préparation est une réelle alternative », insiste-t-il. Faut-il alors réduire les normes actuelles ? « Non, ce n’est pas un problème de normes mais de dogme. Il faut le revoir, notamment pour les préparations officinales dont le formulaire n’a pas été revu depuis 1974 », affirme Fabien Bruno. Mais ce combat sera pour « après ». Lorsque le coronavirus aura été vaincu.
BIO Fabien Bruno
2002
Diplôme de docteur en pharmacie (Paris V)
2009
Devient titulaire (pharmacie Delpech)
2018
Mastère d’ingénierie financière et fiscale à l’ESCP (Paris)
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