L’UTIP lance aux pharmaciens un appel à candidatures

« Le Moniteur » : Vous organisez prochainement une formation sur le libre accès réalisée par des pharmaciens d’officine. En quoi est-ce une première ?

Thierry Barthelmé : A l’UTIP, 200 officinaux participent à l’élaboration des programmes de formations, que ce soit au niveau national, régional ou départemental. Mais la quasi-totalité des intervenants dans ces formations sont des médecins, généralistes ou spécialistes, ou bien des pharmaciens hospitaliers. Pour le stage de 2 jours sur les médicaments en libre accès qui sera proposé d’ici la fin de l’année, il semblait vraiment difficile que des médecins s’en chargent ! En outre, c’est un sujet qui a trait à une évolution marquante de l’exercice du métier. Nous souhaitons vraiment que les officinaux soient à l’avenir de plus en plus présents pour former et informer leurs confrères comme le font de leur côté les médecins.

Vous lancez un appel à candidatures ?

Pour cette formation précise, nous avons fait un appel directement aux officinaux qui ont participé au plan national de formation au risque de pandémie grippale il y a deux ans et à quelques conseillers ordinaux. La formation de ces formateurs aura lieu le 15 octobre prochain. Mais les pharmaciens peuvent contacter l’UTIP pour intégrer les équipes locales et participer à la définition des programmes de formation continue locaux. Ils peuvent également être animateurs dans le cadre de soirées. C’est en projet. Nous venons ainsi de débuter un programme de soirées de formation sur la prise en charge des traumatismes des membres inférieurs qui est animé par un pharmacien et un médecin. Ces soirées permettent de cerner les cas où le pharmacien doit avoir une participation active, et ceux où il doit orienter le patient vers le médecin. Le pharmacien est là pour rappeler, par des cas pratiques, le rôle des confrères.

Pourquoi est-il si important que les officinaux deviennent formateurs ?

Il est important à titre personnel que les officinaux sortent de l’officine et valorisent leur exercice personnel en l’enseignant à leurs confrères. C’est également un partage d’expériences intéressant. Dans des périodes de fort changement, de rupture, acquérir des compétences dans la formation et les transmettre est aussi pour les officinaux un moyen d’assurer le développement de la profession. Je peux vous citer un exemple révélateur : nous préparons un stage d’une journée sur l’éducation thérapeutique du patient asthmatique. Il est d’autant plus important de montrer comment le pharmacien peut s’y impliquer que la profession était à peine citée dans le rapport sur l’éducation thérapeutique qui a été remis début septembre à Roselyne Bachelot.

L’UTIP en chiffres

L’UTIP compte un siège à Paris, 16 délégations régionales et 99 délégations départementales qui organisent les formations localement. 700 à 800 formations (stages et soirées confondus) sont organisées chaque année, représentant plus de 35 000 contacts. Au total, on compte 200 responsables départementaux, pharmaciens d’officine. Ils agissent bénévolement pour l’UTIP.