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Les portes du savoir

Publié le 22 février 2018
Par Vincent Béclin
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En plus de vingt-cinq ans d’exercice, Marielle, autodidacte, a gravi les échelons dans une officine des Bouches-du-Rhône. Une soif de connaissance qu’elle transmet volontiers.

« Dans ce métier, dont le cœur reste avant tout le médicament, il faut se bouger, pousser les portes ! » Ce leitmotiv, Marielle, l’applique depuis ses débuts. À coups de lectures, de formations et d’investissement personnel, elle est devenue référente en nutrition et huiles essentielles, tout en animant divers ateliers à l’officine.

La première porte qu’elle franchit est celle d’une pharmacie alors qu’elle prépare son bac d’économie, en 1985. « Je rendais visite quotidiennement à une tante insulinodépendante hospitalisée près du lycée. Sa souffrance et ce premier contact avec le monde médical ont été déterminants dans le choix de ma carrière, avec une attirance pour la diététique et le métier de préparateur. » Marielle décide de tenter le concours : « Même si j’avais le bac, faire les cinq années – CAP, mention complémentaire et BP – me semblait important pour bien assimiler les connaissances. J’avais soif de savoir et je suis passée de la lecture du Monde à celle de Porphyre ! »

De l’huile…

Marielle reste deux ans dans une officine de quartier de Salon-de-Provence (13), où elle effectue des préparations et apprend à décrypter les ordonnances. Puis, direction La Roque-d’Anthéron (13), en 1987. « Là, je me suis initiée à la phytothérapie et aux huiles essentielles, et j’ai développé le relationnel avec les patients, dont ceux d’un centre de diététique tout proche. C’est à cette période que cette discipline a pris toute son importance pour moi. »

En 1991, la jeune diplômée pousse la porte de l’officine Mendelsohn à Mallemort (13), où elle est toujours. Entrée dans un groupement, formations en soirée et à l’officine, réunions sur l’avenir de la pharmacie et sa place au cœur d’un dispositif accompagnant la délivrance, rédaction de dossiers pour les collègues, essor des médecines non conventionnelles, les évolutions se succèdent. Marielle s’investit notamment dans les huiles essentielles.

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La reprise de la pharmacie par le fils du titulaire, en 2006, lui permet de continuer à progresser. « Après plusieurs formations, j’ai pu instituer des ateliers d’aromathérapie : initiation, lutte contre la douleur, composer sa formule, trousse d’hiver, hydrolathérapie… » Huiles essentielles, phyto, hydrolats, micronutrition, les rayons grossissent en parallèle.

…mais pas de sucre !

En 2007, Marielle suit une formation nutrition de quatre jours qui lui donne envie de passer le DU. Elle pousse alors la porte du titulaire, puis celle du maître de conférences de la faculté de pharmacie de Marseille (13) par deux fois pour montrer sa motivation, et obtient le DU en 2010, ouvrant la voie à d’autres préparateurs. Elle met en place des consultations dédiées. L’année d’après, elle retourne voir son titulaire pour mettre sur pied une journée diabète avec l’équipe et les professionnels du secteur : « Cela s’est passé dans la salle communale avec des ateliers, le laboratoire d’analyses biologiques, des officines, des médecins, des infirmiers, l’AFD, Diabaix… Tout le monde a joué le jeu. Mes collègues avaient même préparé un buffet sans sucre ! »

Puis, en 2014, elle devient formatrice en micronutrition à travers la France, au sein d’un groupement, et, en 2015, elle entre à la faculté de Besançon (25) pour obtenir le DU de phytothérapie-aromathérapie. Et pour 2018, Marielle a opté pour un BTS de diététique en candidate libre : « Être diététicienne-nutritionniste est un aboutissement professionnel qui me tient à cœur. » Autant de choses à transmettre avant de refermer définitivement la porte de l’officine.

Marielle Villoni

Âge : 51 ans.

Formation : bac économie, BP de préparateur, DU nutrition santé alimentation, DU phyto-aroma.

Lieu d’exercice : Mallemort (13).

Ce qui la motive : participer aux évolutions des missions de la pharmacie et transmettre le savoir.

Si vous étiez une titulaire ? Je dédierais deux heures par mois pour se former sur site et mettrais à disposition livres et ordinateur pour que toute l’équipe évolue.

Si vous étiez une cliente ? Je serais patiente et attentive au temps que la pharmacie m’accorde pour prendre soin de ma santé.

Si vous étiez un médicament ? Un mélange de probiotiques et d’huiles essentielles pour limiter les maladies dégénératives et auto-immunes.