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Les officinaux passés au crible
Dans son baromètre santé 2003, l’INPES a interrogé 1 062 titulaires sur leur attitude et leur rôle dans la prévention et l’éducation pour la santé. Et, intéressant, sur leur propre comportement de santé.
La prévention et l’éducation sont pour vous des activités valorisantes, faisant partie intégrante de votre métier (98,9 %), qu’il s’agisse du bon usage du médicament (97,7 %), de la lutte contre le tabagisme (77,4 %) ou de la prévention du sida (53,4 %). En revanche, vous êtes minoritaires à déclarer votre rôle important, ou très important, en ce qui concerne l’alimentation (47,3 %), la prévention des hépatites (45,5 %) ou l’alcoolisme (30,7 %).
Plus de la moitié des pharmaciens (55,3 %) parlent souvent spontanément de tabac avec leurs patients, 36,5 % plus rarement. Mais, globalement, ce score de 91,8 % est en nette hausse par rapport au dernier baromètre de 1998 (83,4 %). Vous abordez la question à propos de la maladie du client (62,8 %) à l’occasion de la délivrance de certains produits (48,6 %) ou d’une grossesse (46,3 %). En revanche, seuls 6,6 % d’entre vous parlent systématiquement du tabac lors de la délivrance de contraceptifs oraux (68,1 % selon les cas), et vous êtes seulement un sur cinq à avoir eu des échanges sur le tabac avec le dernier patient asthmatique que vous avez vous-même servi. Enfin, 58,7 % d’entre vous ont évalué par un test la motivation ou la dépendance de vos clients candidats à l’arrêt.
Contrairement au tabac, vous êtes une minorité (3,8 %) à parler souvent spontanément d’alcool à vos patients, alors que vous étiez 6,8 % en 1998. 44,2 % déclarent ne jamais avoir l’occasion de le faire. Mais quand vous le faites, c’est à propos de la délivrance de médicaments (86 %) et de la maladie de vos patients (44,2 %). Parmi les pharmaciens qui n’en parlent jamais, la plus grande partie (77,7 %) trouve que ce n’est pas une question facile à aborder au comptoir, 36,6 % déclarent que leurs clients ne souhaitent pas être interrogés, 2,7 % pensent que ce n’est pas leur rôle et 12,1 % que les gens sont libres de boire comme ils l’entendent. Parmi les pharmaciens consommateurs réguliers d’alcool (voir ci-contre), seuls 25 % jugent important leur rôle de prévention contre 32,8 % parmi les non-consommateurs. Aucun lien n’est établi concernant la consommation de tabac.
Lors de la délivrance de pilules contraceptives, 85,4 % déclarent évoquer systématiquement ou selon le cas l’utilité d’un bilan biologique, 74,7 % parlent aux patientes de leur consommation de tabac, 64,9 % soulignent l’utilité d’un frottis et 55,8 % abordent les risques d’infections sexuellement transmissibles. Sur l’ensemble de ces thèmes, vous avez accru vos conseils préventifs par rapport à 1998, la progression la plus importante concernant le tabac (74,7 % contre 51,7 %). Lors de la délivrance d’une contraception d’urgence, 71,4 % déclarent conduire un entretien spécifique qui durerait en moyenne un peu moins de 6 minutes, les hommes étant plus brefs que les femmes (5,2 min contre 6,4 min), tout comme les urbains (5,3 min), moins diserts que les ruraux (6,8 min). Seuls 1,7 % estiment que cet entretien ne fait pas partie de son rôle.
Huit officinaux sur dix (85,1 %) reçoivent au moins un toxicomane par mois et un tiers (33,6 %) dix ou plus (ils n’étaient que 13,5 % en 1998). 69,9 % délivrent des traitements de substitution et des Stéribox. Deux tiers (63,4 %) s’estiment suffisamment formés à la délivrance des médicaments de substitution, mais insuffisamment (56,8 %) à la relation avec les toxicomanes et à la politique de réduction des risques (58,7 %). Seuls 5,8 % participent à un réseau de toxicomanie contre 10,1 % en 1998. Près de six sur dix refuseraient de participer à un programme d’échange de seringues et 87,3 % affirment que « la consommation de haschich constitue un risque important pour la santé ».
Vous êtes plus nombreux à suivre des séropositifs ou des malades du sida en 2003 qu’en 1998 : 49,4 % contre 39,3 %, mais rarement plus de cinq patients (5,7 %). Enfin, deux tiers d’entre vous (67,3 %) fournissent des informations aux clients demandeurs sur le dépistage du cancer, soit une augmentation significative depuis le dernier baromètre (58,5 %). Les demandes les plus fréquentes concernent le dépistage des cancers du sein (41,3 %), du côlon (29,9 %) et des poumons (11,2 %). –
LES FREINS
Sont cités en premier lieu, le manque de temps (49,1 %), la résistance des patients (24 %) et le manque de formation (12,5 %). La non-rémunération de ces activités est peu citée (1,9 %). Une évolution sensible puisqu’en 1998 elle était dénoncée dans 10,6 % des cas. L’absence de travaux d’aménagement récents et le manque de confidentialité sont associés à une limitation de la fréquence et de la durée des échanges. La réalisation récente de travaux est ainsi associée à une augmentation de la fréquence des entretiens au cours de la dispensation d’une contraception d’urgence (76,2 %), contre 69,1 % lorsqu’il n’y a pas eu ces travaux. Idem pour l’approche des dispositifs d’inhalation pour asthmatique (49,2 % contre 40,5 %).
Vous buvez moins, vous fumez toujours trop
Vous êtes près d’un sûr quatre (23,3 %) à déclarer fumer de temps en temps et vous étiez déjà aussi nombreux en 1998 lors de la précédente enquête de l’INPES ! Les hommes sont plus nombreux à fumer que les femmes : 26,9 % contre 20,2 %. Pour autant, ces chiffres restent inférieurs à ceux relevés dans la population générale (30,9 %). Ces données datant de 2003, parions que vous aurez suivi le mouvement général et arrêté de fumer.
En revanche, votre consommation d’alcool a baissé. Si, en 1998, 19,7 % d’entre vous buvaient quotidiennement, vous n’êtes plus que 15,7 % en 2003. Mais 31,5 % reconnaissent boire régulièrement (42,2 % pour les hommes, 22,2 % pour les femmes), c’est-à-dire, boire au moins trois jours par semaine (48 % au niveau national), tandis que 48,6 % boivent occasionnellement (un à deux jours par semaine). Une consommation qui croît avec l’âge : la proportion de consommateurs réguliers passe de 19,4 % avant 40 ans à plus de 38 % après 51 ans.
Votre consommation de somnifères est relativement élevée : vous êtes plus d’un quart (26,1 %) à en avoir pris au moins un au cours des douze derniers mois et même 5,4 % à en prendre plusieurs fois par semaine ou tous les jours. Cette consommation est avant tout féminine (30,2 % contre 21,5 %) et liée à l’insatisfaction professionnelle : 32,5 % contre 24,1 % pour les officinaux qui se déclarent satisfaits de leur exercice. Globalement, l’utilisation de somnifères reste identique à celle de 1998.
Côté dépistage, 46,4 % d’entre vous ont réalisé celui de l’hépatite C et un peu plus de huit sur dix (80,3 %) celui du VIH. Dans les deux cas, les tests sont majoritairement effectués par les plus jeunes, avant quarante ans. S’agissant du VIH, la fréquence de dépistage s’est largement accrue depuis 1998, passant de 63,8 % à 80,3 %. Côté prévention, 37,6 % se sont fait vacciner contre la grippe l’hiver précédant l’interview et trois quarts affirment avoir déjà utilisé un préservatif au cours de leur vie : là encore, les plus jeunes davantage que leur aînés. N.F.
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