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Les clés pour une éducation du patient réussie

Publié le 6 mai 2006
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Ni conseil, ni information purs, l’éducation du patient est centrée sur la relation pharmacien-patient. « Attention ! l’éducation du patient ne permet pas de le transformer immédiatement en « patient modèle ». Mais elle lui permet de mieux adhérer au traitement, de le rendre plus autonome », précise Jeanne Elie, pharmacienne adjointe, titulaire d’un DESS « Promotion de la santé et développement social », venue présenter au cours d’un Rendez-vous formation du Moniteur la mise en oeuvre de l’éducation du patient dans sa pratique quotidienne

Il faut mettre le patient en situation, déterminer ce qu’il sait et l’accompagner dans son évolution. Se centrer sur le patient signifie précisément tenir compte de son vécu, de son mode de vie, de ses besoins pour aboutir à un accompagnement véritablement personnalisé.

Créer un environnement favorable.

Une fois cette étape – indispensable mais pas encore suffisante ! – bien comprise et intégrée, il faut réunir les conditions de réalisation d’actes d’éducation du patient. Un environnement favorable (équipe formée, accueil, lieu agréable et isolé, disponibilité) est un prérequis incontournable. Il est souhaitable de se former pour acquérir, outre bien sûr de solides connaissances scientifiques, des notions de communication, de pédagogie, de psychologie afin de personnaliser l’éducation. Le dialogue peut s’appuyer sur des outils écrits (brochures, revues, outils d’aide à la délivrance…). Il faut bien sûr écouter le patient afin d’identifier ses besoins en fonction de ce qu’il sait, de ses habitudes…, puis l’aider à apprendre. Une action multidisciplinaire pour le suivi en collaboration avec d’autres professionnels de santé est préférable mais pas indispensable. Une démarche d’éducation ne s’appuie pas sur une seule entrevue mais sur une relation suivie dans le temps. Il faut établir des objectifs d’évolution du patient puis les évaluer afin d’apprécier l’efficacité de la démarche.

« Et, surtout, il ne faut pas se culpabiliser si le patient ne ‘fait pas bien » » : les erreurs font partie du processus d’apprentissage », rassure Jeanne Elie. Mais l’éducation doit être une envie, ce n’est pas inné et elle nécessite une formation.

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Encore besoin d’être convaincu ? Jeanne Elie renchérit : « L’éducation du patient est un acte enrichissant et le patient vous identifiera comme un professionnel de santé accessible et compétent. » Cela vaut la peine d’essayer, non ?