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- « LE PARAMÉDICAL EN OFFICINE SERAIT À LA DISPOSITION DES PATIENTS POUR LA PRÉVENTION ET L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE. »
« LE PARAMÉDICAL EN OFFICINE SERAIT À LA DISPOSITION DES PATIENTS POUR LA PRÉVENTION ET L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE. »
LE MONITEUR DES PHARMACIES : Y a-t-il de la place pour un métier de niveau intermédiaire dans les officines ?
DANIELLE CADET : Dans le cadre de notre mission, nous avons auditionné Isabelle Adenot, la présidente de l’Ordre. Elle souhaitait voir arriver un métier intermédiaire dans les officines. Ce paramédical serait mis à la disposition des patients pour un travail de prévention et d’éducation thérapeutique. Isabelle Adenot souhaitait que la personne en charge de ce poste puisse intervenir sur plusieurs officines.
Quels seraient les avantages d’un tel poste pour l’officine ?
Il apporterait une réelle plus-value car la personne aurait une vraie compétence en termes de polyvalence de soins. Elle aurait du temps à consacrer à la prise en charge du patient, ce que ni les préparateurs ni les adjoints ne peuvent faire. Elle serait capable de prendre en charge les patients dans les cas simples ou de les orienter vers un médecin si le cas est plus compliqué, ce qui permettrait de réduire le recours aux urgences. Ces personnes devraient savoir écouter les gens, répondre au plus juste et apporter des conseils cliniques pointus. Ce seront des métiers de conseillers et d’éducateurs avec des modes innovants de prise en charge.
A qui ces postes seront-ils ouverts ?
Ces postes pourraient être une évolution du métier de préparateur en pharmacie. Je milite pour cela car les préparateurs ont une bonne connaissance du médicament. Mais il faudrait qu’ils aient une formation complémentaire spécifique afin qu’ils acquièrent un niveau master. Ils seraient formés dans des filières universitaires, ce qui permettrait de les positionner au plan national et dans le système LMD.
Voulez-vous dire que tous les préparateurs pourraient passer au niveau master ?
Non. Si tout le monde pouvait y arriver, ce serait une évolution de façade. Seuls 1 à 2 % d’entre eux accéderont à ce niveau master. C’est la même chose pour tous les paramédicaux.
Quels profils devront avoir les préparateurs souhaitant accéder au master ?
Seuls pourront y accéder ceux qui auront de l’expérience, des capacités à évoluer et la motivation pour le faire. Il faudra également que ces personnes maintiennent un niveau de connaissances importantes par le biais du développement professionnel continu.
Quels seront les avantages de la fonction ?
Les personnels de niveau master pourront avoir une évolution de carrière dans les domaines cliniques et pratiques. Alors que jusqu’à présent les paramédicaux n’avaient pas d’autre possibilité d’évolution que managériale. Ces métiers seront plus attractifs, ils permettront de fidéliser le personnel qui aura accès à des parcours professionnels complets et cohérents
Que pourrait devenir le métier de préparateur en pharmacie tel qu’il existe actuellement ?
Le métier de préparateur en pharmacie est un métier socle. Il est très important, on en a besoin, mais il doit évoluer afin d’en tirer tout le potentiel. Les préparateurs devraient être confrontés à la réingénierie des diplômes qui est menée par la Direction générale de l’offre de soins et qui intègre une démarche métier. Celle-ci consiste à penser le métier en partant des besoins en santé de la population. On en établit une liste d’activités dont on déduit des compétences. Puis on élabore un type de métier qui est défini par un référentiel de formation et un diplôme. C’est le mode inverse de l’enchaînement actuel qui lie chaque diplôme à un métier.
L’évolution des professions de santé est-elle inéluctable ?
Oui cela se fera, le contexte est trop prégnant. La mission appelle à réaliser une réflexion globale sur l’ensemble des professions de santé actuelles toujours sous l’égide de la Direction générale de l’offre de soins. Il faut déjà un consensus de départ et qu’il n’y ait pas de blocage de la part des syndicats, sinon c’est toute la profession qui piétine. Je milite pour qu’on s’y engage alors que la situation n’est pas encore dramatique. Ce sera plus difficile à élaborer quand il y aura trop de déficit d’accès aux soins. Il faut qu’il y ait une rupture dans la chaîne de soins. La population, elle, est prête à faire confiance à des paramédicaux.