« La stratégie de l’entreprise n’est pas liée au diplôme. »

Saint-Chaptes (Gard)

Danièle Paoli, pharmacienne titulaire, travaille avec son mari depuis 1980. Ingénieur en constructions mécaniques, Jean Paoli, fils de pharmaciens, travaillait auparavant sur les pipelines de Fos-sur-Mer. « A l’époque mon mari a eu un problème de santé et a pensé qu’il valait mieux travailler pour soi. Il est venu à la pharmacie pour notre compte », explique la titulaire.

Ne pas empiéter sur la vie à la maison

Avant d’intégrer l’équipe, l’ex-ingénieur passe un diplôme de préparateur. Il démarre assumant un peu toutes les tâches. Lorsqu’en 1998 Danièle quitte Nîmes pour la Pharmacie de Saint-Chaptes (1,7 million de CA), elle décide d’en augmenter l’activité en la diversifiant. « En zone rurale, c’est nécessaire. Nous avons joué la carte du MAD. Pour ce type de matériel, il faut un homme. C’est très physique et il faut savoir bricoler. Cela a été un atout considérable pour tout le monde. » Danièle Paoli avoue toutefois : « S’il avait été pharmacien, nous aurions créé une structure différente qui aurait été beaucoup plus intéressante économiquement. »

Avec ses responsabilités syndicales au niveau national, Danièle Paoli s’absente régulièrement deux jours par semaine. La présence de son mari à l’officine la rassure. S’il s’occupe de régler parfois des problèmes d’organisation, il n’empiète pas sur l’autorité de la pharmacienne ou de son adjoint. Pas question de mélanger les genres. « Je ne souhaite pas que mon mari, non titulaire, s’occupe de choses qui ne sont pas de son domaine. Par contre, il peut gérer l’organisation du personnel ou concevoir avec moi la stratégie de l’entreprise car cela n’est pas lié au diplôme », explique Danièle Paoli, qui n’a jamais songé à remettre en question leur fonctionnement. Seul handicap pour ce duo dont la famille compte plusieurs pharmaciens : faire en sorte que le travail à l’officine n’empiète pas sur la vie à la maison. Ils y arrivent.