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« La qualité est l’assurance vie de la profession »

Publié le 16 juin 2012
Par Magali Clausener
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LE MONITEUR : Etes-vous inquiète pour l’avenir de la profession ?

ISABELLE ADENOT : Oui, car il y a des indices qui font dire « attention ! ». Le taux d’évaporation est ainsi passé de 20 % à 26 %. Le numerus clausus a été calculé pour le renouvellement de la profession. Avec un tel taux, le renouvellement ne peut pas être assuré. Il y a aussi une inquiétude sur l’attractivité du secteur. Il faut donner aux jeunes diplômés de la visibilité sur l’avenir. Nous sommes dans une période de très forte mutation et les pharmaciens sont comme les patients, ils ont besoin de sécurité. Il faut aussi revoir la PACES. Le concours de pharmacie est assez souvent choisi en 4e position. Nous devons contribuer à améliorer les études de pharmacie.

Le contexte général joue-t-il un rôle dans cette désaffection ?

Les pharmaciens sont lassés par de tout ce qu’il s’est passé : les scandales sanitaires, les raccourcis dramatiques des médias sur les génériques, les médicaments déremboursés, la mauvaise image des médicaments chimiques, la trop forte consommation de médicaments… Il faut penser aux professionnels de santé qui s’investissent sans compter. La chaîne du médicament fait son travail. La France est l’un des rares pays à être sûr dans ce domaine, sans contrefaçon de médicaments.

La dégradation économique participe-t-elle aussi à la non-attractivité du secteur ?

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Les pharmaciens ont en effet besoin de sécurité financière. Le Conseil de l’Ordre ne s’occupe pas des affaires économiques, mais, pour les trois prochaines années, nous allons veiller à la dégradation économique et à ses conséquences. Certains pourraient être tentés de rogner sur la qualité. Or, la qualité est l’assurance vie de la profession, son expertise et sa valeur ajoutée. Nous voulons aussi contribuer à essayer que l’on ternisse moins l’image du médicament, de la chaîne du médicament et de ses professionnels.