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La licence des préparateurs se fait désirer
Les acteurs de l’officine ont réaffirmé, à l’occasion du salon PharmagoraPlus, leur volonté, appuyée par un sondage, d’ouvrir une troisième année de formation de grade licence pour les préparateurs en pharmacie d’officine. Des freins subsistent malgré tout.
Lors du débat « Imaginons la future licence pour les préparateurs en pharmacie » proposé par le magazine Porphyre, sur le salon PharmagoraPlus, les acteurs de la branche et Vincent Lisowski, président de la Conférence nationale des doyens des facultés de pharmacie, ont détaillé le contenu du projet entériné en septembre dernier : une année de formation de grade licence, optionnelle, pour les préparateurs en pharmacie d’officine (PPO). Les premiers résultats du sondage réalisé auprès des officinaux au sujet du PPO de demain* révèlent que cette montée en compétences est plébiscitée sur le terrain. « 82 % des répondants (PPO, apprentis, titulaires, adjoints confondus) jugent qu’un préparateur mieux formé serait un atout pour l’équipe, et tous voient un intérêt à utiliser ces nouvelles connaissances sur les secteurs du matériel médical, de la santé publique, de la conciliation médicamenteuse, de la gestion, du travail collaboratif et de l’accompagnement », s’est réjoui Damien Chamballon, président de l’Association nationale des préparateurs-techniciens en pharmacie (Anprep).
Préparateurs et adjoints : amis ou rivaux ?
Cependant, un tiers des répondants s’est prononcé contre l’ouverture d’une licence pour les PPO. Parmi eux, 64% sont des adjoints et 40% des titulaires. Ils craignent principalement que ce nouveau diplôme fasse apparaître des tensions au sein de l’équipe et que les salariés évoquent des inégalités de traitement entre deux niveaux de diplômes pour un même métier. Cette enquête fait également ressortir un manque d’informations sur l’articulation des diplômes et le contenu de la licence : 38 % des sondés ne savent toujours pas s’ils sont pour ou contre. Tandis que les principaux concernés font preuve d’un enthousiasme débordant. Quatre préparateurs sur cinq interrogés ont affirmé qu’ils envisageraient de suivre une année de grade licence, si elle était déjà lancée.
Dans un courrier adressé à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) en février dernier, la Conférence nationale des doyens des facultés de pharmacie et la branche ont listé les compétences attendues du futur préparateur licencié : conseils favorisant l’observance, soins de premier secours, vaccination, tests rapides d’orientation diagnostiques (Trod), communication, assurance qualité… « Trois des cinq domaines de compétences issus des négociations sur le nouveau référentiel de formation des préparateurs hospitaliers pourraient être repris tels quels, notamment sur la dispensation, l’augmentation des compétences en pharmacie clinique et la façon de se positionner et de se comporter en interprofessionnalité », a précisé Vincent Lisowski. La DGOS faisant toujours preuve d’un certain scepticisme, ce dernier lui a posé un ultimatum : « Nous n’ouvrirons pas la formation des préparateurs en pharmacie hospitalière (PPH) comme prévu à la rentrée prochaine si nous n’avons pas la certitude d’ici là que, du côté de la DGOS, les travaux de la licence des PPO pourront être mis en œuvre. »
* Sondage Pharméchage/Anprep, mis en ligne du 22 février au 30 avril 2024. Résultats provisoires au 8 mars 2024 : 744 répondants, dont 74 % de PPO (voie brevet professionnel, ou BP), 9 % d’apprentis, 9 % de titulaires, 6 % de préparateurs-techniciens en pharmacie (voie diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques, ou Deust) » et 2 % d’adjoints.
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