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« Je veux faire entrer les plantes dans le quotidien des patients »
Des dégustations de tisanes aux ateliers do-it-yourself pour apprendre à mélanger les huiles essentielles, Saïma Aftab est déterminée à faire entrer les plantes dans le quotidien des patients de l’officine. Pour la préparatrice en pharmacie, « les études sont une école de la vie qui, parfois, nous fait changer du tout au tout ». C’est un sacré chemin, et en peu de temps, que la jeune fille réservée qui s’orientait vers la technique en laboratoire « pour éviter le contact, se cacher un peu, faire son petit truc de son côté » a effectué pour devenir cette entrepreneure multiprojet de 25 ans.
Le bac en poche, la jeune femme se renseigne sur les formations en alternance dans le domaine de la santé. Elle découvre avec curiosité le métier de préparatrice. Elle abandonne l’idée de travailler en labo, et se fait embaucher comme apprentie dans une officine qui souhaite développer la santé naturelle, un secteur qui lui parle : « Cette approche faisait déjà partie de mon quotidien pour me soigner ou soigner mes proches. Je concoctais des tisanes, me servais des huiles essentielles.. » Saïma affectionne les plantes médicinales, petites madeleines de Proust : « Quand j’étais petite, nous avions toujours des pots de plantes dans la cuisine, et mes parents m’en donnaient quand j’étais malade. »
Son brevet professionnel (BP) en poche, la préparatrice entre en licence professionnelle de conseiller spécialisé en herboristerie et produits de santé à base de plantes. Le rythme est difficile. « En BP, déjà, les cours étaient denses à assimiler en parallèle de l’officine, mais nous étions très encadrés, confie-t-elle. En licence, nous avions des chapitres de 268 pages remplies d’informations… J’ai paniqué. » Mais l’étudiante ne se décourage pas. Sa passion et sa vocation à faire entrer les plantes dans le quotidien des patients se révèlent véritablement lors d’ateliers de dégustation de tisanes organisés à l’officine, projet mené dans le cadre de la licence. Saïma prend alors le taureau par les cornes. Pas question de rater son diplôme. « Chaque semaine, je faisais des fiches résumant mes cours, se remémore-t-elle. Mon professeur, Philippe Klusiewicz, ma également été d’un grand soutien. » Ses efforts paient. Parvenant à dompter ses cours et ses émotions, l’étudiante obtient sa licence, et la confiance en prime : « J’ai compris qu’avec des connaissances particulières, on se démarque. La licence est très complète, j’ai même eu un entretien avec un pharmacien qui ma dit : “Je vous veux, votre diplôme vaut de l’or. !” »
Des projets à foison
Les projets de Saïma foisonnent désormais dans sa tête et sur le terrain. Elle réalise des études clients pour sonder leur façon de se soigner et mieux répondre à leurs besoins en adaptant les commandes de produits. Les dégustations se poursuivent le samedi : « Je distribue les tisanes, conseille, informe le patient sur les propriétés des plantes », détaille la préparatrice. L’officine est gagnante, les patients achètent. Pendant les heures creuses, Saïma forme ses collègues aux précautions d’emploi des huiles essentielles (HE), rédige des résumés qu’elle compile dans un calendrier – en cours de brevetage – destiné aux patients. Les fiches seront détachables pour pouvoir les conserver. Des ateliers do-it-yourself s’apprêtent aussi à voir le jour pour apprendre aux patients à réaliser des mélanges ciblés à partir d’un lot d’HE acheté à la pharmacie. Les initiatives s’enchaînent. « J’ai créé une note pour une quinzaine de produits qui apparaît sur le logiciel au moment du scan et qui propose une HE adaptée en complément, comme la gaulthérie lors de l’achat d’un gel de diclofénac. » L’officinal voit la suggestion s’afficher, assortie des précautions d’emploi, et décide de la proposer ou non. Compléter le produit initial plutôt que de le remplacer « permet de ne pas bousculer les habitudes du patient, précise la jeune femme. Ensuite, certains reviennent deux-mêmes pour le racheter car ils l’ont trouvé efficace. » Astucieux. Saïma expérimente, teste, se perfectionne, avec l’idée de déployer ses projets dans d’autres pharmacies par la suite, pour le compte de son entreprise, Vitasemen. Créer sa marque de tisanes, ouvrir une herboristerie…, la préparatrice herboriste en a encore sous le pied. L’aventure ne fait que commencer.
Saïma Aftab
Âge : 25 ans.
Formation : BP de préparateur en pharmacie, licence professionnelle de conseiller spécialisé en herboristerie et produits de santé à base de plantes.
Lieu d’exercice : Noisy-le-Sec (93).
Ce qui la motive : son ambition, sa foi en des projets qui la passionnent.
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