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« J’avais une image poussiéreuse de l’officine »

Publié le 19 juin 2021
Par Favienne Colin
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Après une carrière industrielle, Natacha Magnin rêvait d’une officine « autrement », en phase avec ses propres valeurs respectueuses de l’environnement et des patients. C’est chose faite.

Natacha Magnin sait ce qu’elle veut et son officine en dit long sur sa vision du métier de titulaire… Après avoir travaillé plus de 20 ans pour un fabricant de seringues, la pharmacienne réfléchit à un virage professionnel. Petit à petit naît l’idée de s’installer. « Je souhaitais être plus proche du patient, mais aussi apporter une vision nouvelle de l’officine dont je gardais une image poussiéreuse », explique-t-elle. Tout en cherchant la pharmacie de ses rêves, elle passe un diplôme universitaire (DU) de remise à niveau de la pratique officinale. Elle enchaîne avec un DU d’homéopathie et un autre d’orthopédie.

Quand elle réalise qu’une maison de santé pluridisciplinaire est en projet dans sa commune, à La Buisse, en Isère, elle propose au titulaire en fin de carrière de reprendre son entreprise qui ronronne avec ses 40 m2 de surface de vente et « 600 000 € environ » de chiffre d’affaires. L’homme finira par se laisser convaincre en 2018.

En parallèle de la reprise, Natacha Magnin, qui veut transférer son officine, va travailler pendant deux ans avec l’opérateur de logement social Opac 38. Il lui livrera « un bâtiment hypervitré, orienté vers l’extérieur, très naturel, précise-t-elle. Je voulais avant tout qu’on s’y sente bien, un lieu chaleureux ».

Priorité à la naturalité et au conseil

Pendant la construction, la pharmacienne fait évoluer l’offre de son officine jusque-là limitée à quelques grands classiques. Elle référence des produits naturels comme Aboca, Nat & Form, Sanoflore, etc. Objectif : gagner en naturalité et être en mesure d’alimenter les 250 m2 de surface de vente !

Pour l’aménagement, elle rencontre de nombreux agenceurs. « Ils voulaient tout placarder, faire un blockhaus avec des comptoirs au fond. Moi, j’avais envie d’un lieu ouvert, avec peu de meubles, sans publicité sur le lieu de vente, etc. », se souvient-elle. Au hasard d’une rencontre avec Korus, un aménageur de commerces sans expérience en pharmacie, elle finit par se lancer. Elle travaille jour et nuit, fait un voyage en Espagne chez Apotheka pour y dénicher des meubles « bas, en métal, bois et vitré », dessine le plan intérieur de l’officine…

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Finalement, la pharmacie, rebaptisée M Pharma (M comme Magnin, « montagne », « aime »), ouvre le 16 mars 2020, au tout début du premier confinement. C’est même le fameux jour du rush dans les réseaux à la croix verte. Autant dire le grand bain ! Et désormais sa priorité c’est « le conseil, le conseil, le conseil », résume celle qui a doté son officine d’un robot. Pour optimiser le temps de présence avec les patients, naturellement !

BIO Natacha Magnin

1997 Diplômée en pharmacie, option industrie, à la faculté de Grenoble (Isère)

1997 – 2012 En poste chez Becton Dickinson Pharmaceutical Systems

2018 Titulaire de la pharmacie Parmentier à La Buisse (Isère)