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Internat : Un avant-goût de vie professionnelle
Hôpital, recherche, enseignement, santé publique…, l’internat, qui fête son bicentenaire, offre des débouchés trop souvent méconnus des étudiants en pharmacie. Comme l’internat en médecine, ce troisième cycle spécialisé mêle formation sur le terrain (en secteur hospitalier notamment) et formation universitaire.
L’internat demande beaucoup de travail et est éprouvant car on reste dans une logique de concours, mais ce ne sont jamais des années perdues. Quoi que l’on fasse ensuite, la bonne connaissance du fonctionnement hospitalier, l’expérience de terrain constituent une forte valeur ajoutée à notre formation initiale », s’enthousiasme Flavie Tovar, ancienne interne.
Flavie a passé le concours national de l’internat à l’issue de la quatrième année : « Je n’avais pas envie de m’orienter vers l’officine, j’étais plus attirée par la recherche, j’ai donc tenté l’internat dans l’espoir de suivre la formation « pharmacie spécialisée », l’une des quatre formations parmi lesquelles les étudiants en pharmacie qui se destinent à l’internat font leur choix. »
A l’issue du concours, le classement de Flavie Tovar l’oblige à prendre la formation « pharmacie hospitalière et collectivités » (PHC). « Ce que je ne regrette pas », ajoute la jeune femme qui effectue désormais des vacations à l’hôpital en attendant de passer le concours de praticien hospitalier. « J’ai découvert un métier, celui de pharmacien hospitalier, dont on nous parle peu à la faculté et qui, de ce fait, nous est totalement étranger. Les échanges m’ont permis de prendre conscience de l’importance de l’analyse pharmaceutique et de notre rôle d’information et de validation des prescriptions. La participation aux essais cliniques, les demandes toujours renouvelées des médecins en font un métier de pointe. De plus les relations avec les médecins sont bien différentes de ce que l’on peut percevoir à l’officine », déclare Flavie Tovar. A la sortie de l’internat, la majorité de ceux qui ont suivi la filière PHC restent à l’hôpital (70 % environ selon une étude du syndicat des internes, le SIPHIF). Point commun des quatre filières : celles-ci peuvent toutes conduire à exercer en milieu hospitalier car, au cours de leur cursus, les internes doivent effectuer au minimum deux semestres de stage en hôpital (voir encadré).
L’industrie constitue aussi un débouché : grâce à leur bonne connaissance de l’hôpital, les internes peuvent en effet prétendre par exemple à des postes d’attachés scientifiques. Enfin, la nouvelle réglementation sur les pharmacies à usage intérieur leur offre de nombreux débouchés dans le privé. Autre piste : les organismes chargés de la santé publique recrutent également des pharmaciens ayant ce profil.
Mais avant d’en arriver là, comme pour tout concours, les places à l’internat sont comptées : toutes filières confondues, 400 postes étaient mis au concours pour l’année 2001-2002 et quelque 385 pour l’année universitaire 2000-2001. La formation « biologie médicale » et la formation « pharmacie hospitalière et des collectivités » comptent les plus gros contingents avec respectivement 147 et 130 postes pour 2001-2002, alors que la formation « pharmacie industrielle et biomédicale » (PIBM) ne représentait que 58 et la formation « pharmacie spécialisée » 65. Du classement au concours dépend donc l’intégration dans la filière de son choix.
Actuellement en troisième semestre d’internat, Olivier Garnier, président du syndicat des internes pour la filière biologie, a fait le choix de repasser le concours de l’internat pour intégrer la formation de biologie médicale malgré l’obtention d’une place dans la formation PIBM. « La biologie m’est apparue plus proche de la pathologie et du malade que l’officine. J’ai donc choisi de passer l’internat pour ensuite travailler en laboratoire de biologie médicale en ville », explique-t-il. Actuellement en stage au CHU de Nantes, il participe à l’ensemble des missions qui reviennent au laboratoire de biochimie. « Le matin je pratique des tests à la sueur chez des enfants dans le cadre du dépistage de la mucoviscidose, puis je participe aux activités de routine du laboratoire qui comportent une partie de paillasse mais aussi la participation aux protocoles d’essais cliniques. » `
Si la filière biologie est la porte d’entrée pour travailler en laboratoire d’analyses médicales de ville, les pharmaciens biologistes sont souvent confrontés à une compétition féroce quant il s’agit des postes hospitaliers, autre débouché possible de la formation. Enfin l’essor de l’industrie du bioréactif mais aussi des biotechnologies et des biothérapies peut aussi offrir des opportunités aux internes en biologie.
La formation « pharmacie spécialisée » est la voie royale pour tous ceux qui se destinent à la recherche ou à l’enseignement. « L’intérêt de cette filière est la spécialisation dans un domaine bien pointu », confirme Daniel Tovar, médaille d’or de la bourse postinternat, qui termine sa thèse au centre de recherche anticancéreux Claudius-Regaud à Toulouse : « J’avais une idée très précise : je voulais faire de la recherche en biologie moléculaire. Comme on est obligé de changer de laboratoire tous les deux semestres au cours de l’internat, on se débrouille pour que celui-ci soit spécialisé dans le domaine que l’on a choisi. »
A l’issue de l’internat, on peut postuler pour un poste de maître de conférences à la faculté, mais surtout se tourner vers la recherche en intégrant des organismes comme le CNRS ou l’INSERM ou dans l’industrie pharmaceutique. Cette dernière a cependant sa propre formation (pharmacie industrielle et biomédicale) qui permet aux étudiants de postuler dans tous les secteurs, comme la recherche et développement, la production, les affaires et le marketing.
Macha Balard, qui effectue sa troisième année d’internat, a choisi cette voie. Inscrite en formation PIBM, elle prépare un diplôme d’études spécialisées complémentaire en radiopharmacie. « L’internat en PIBM donne une bonne vision non seulement de l’hôpital mais de ses relations avec l’industrie. Ensuite, selon les stages que l’on effectue, on acquiert une compétence propre, spécifique, définie dans un projet professionnel cohérent en fonction des affinités de chacun dans un domaine particulier (pharmacocinétique, radiopharmacie, pharmacovigilance…). » Macha Balard envisage plutôt une carrière hospitalière. Selon une enquête du SIPHIF, la moitié des internes de PIBM fait une carrière industrielle et l’autre moitié hospitalière. –
En pratique
Formation de troisième cycle, l’internat se déroule en quatre ans à l’issue desquels l’étudiant doit soutenir un mémoire pour obtenir son diplôme d’études spécialisées et son diplôme de docteur en pharmacie. L’internat comporte quatre filières de formation à la fois universitaire et professionnelle, avec de nombreux stages.
– Biologie médicale : unique formation pour exercer la profession de biologiste dans les laboratoires d’analyses médicales (8 semestres en hôpital + gardes).
– Pharmacie hospitalière et des collectivités : elle permet de se présenter au concours de praticien hospitalier, facilite l’accès à l’enseignement ou à des carrières de santé publique (8 semestres en hôpital).
– Pharmacie industrielle et biomédicale : prépare avant tout aux carrières de l’industrie mais donne la possibilité également de se présenter au concours de praticien hospitalier (2 à 8 semestres en hôpital).
– Pharmacie spécialisée : prépare d’abord à la recherche et l’enseignement dans le secteur biologique et pharmaceutique mais offre possibilité de passer le concours de praticien hospitalier (2 semestres en hôpital).
Les étudiants peuvent concourir deux fois durant les trois années qui suivent la validation de leur quatrième année de pharmacie. Le formulaire de demande de candidature est à retirer auprès son UFR.
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