Infirmier en pratique avancé : un nouveau statut est né

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Infirmier en pratique avancé : un nouveau statut est né

Publié le 20 juillet 2018
Par Francois Pouzaud
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Le 11 juillet dernier, les infirmiers dénonçaient les velléités des pharmaciens d’empiéter sur leurs plates-bandes avec le décret « conseils et prestations », accusant même la profession de bloquer les négociations entre infirmiers, assurance maladie et ministère de la Santé. Visiblement à tort. Prévue par la loi de modernisation de notre système de santé, la pratique avancée infirmière, objet également de débats houleux avec les syndicats de médecins, vient d’être reconnue officiellement avec la publication du décret relatif au diplôme d’Etat d’infirmier en pratique avancée au Journal Officiel du 19 juillet 2018. Ce texte autorise les infirmiers diplômés en pratique avancée à exercer des compétences habituellement dévolues aux médecins. Ils pourront suivre des patients (avec leur accord) confiés par un médecin de l’équipe de soins au sein de laquelle ils exerceront, sur la base d’un protocole d’organisation établi pour préciser les modalités de leur travail en commun.

Les infirmiers en pratique avancée seront chargés du suivi régulier des patients pour leurs pathologies, pourront prescrire des examens complémentaires, demander des actes de suivi et de prévention ou encore renouveler ou adapter, si nécessaire, certaines prescriptions médicales. Des prérogatives que réclament également les pharmaciens et qui pourraient donc être partagées intelligemment entre professionnels de santé, en dépassant les corporatismes et les postures, dans l’intérêt du patient. Toutefois, lorsque les limites de leurs compétences seront atteintes, les infirmiers devront ré-adresser les patients au médecin.

Ce diplôme d’Etat (reconnu au grade de master) sera sanctionné par une formation universitaire de deux ans. Et à nouveau statut, nouvelle rémunération !

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ne compte pas lâcher du lest sur la délégation de tâches et la coopération des soignants, permettant de dégager du temps médical aux médecins. Après les infirmiers, elle serait bien inspirée d’en faire autant avec les pharmaciens, au travers du décret sur les services dont la parution est attendue dans les toutes prochaines semaines.

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