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galÉnika 2003 : Les préparateurs, leur place à l’officine et leur salaire

Publié le 18 octobre 2003
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Lors du Salon des préparateurs, qui s’est tenu du 11 au 13 octobre, deux débats ont fait salle comble. Ambiance.

A l’origine du débat « Le préparateur a-t-il encore une place à l’officine ? », cinq procès verbaux dressés récemment par l’inspection de la pharmacie pour un manquement au « contrôle effectif du pharmacien » lors de la délivrance de médicaments par les préparateurs*. « Le législateur impose au pharmacien d’assurer dans son intégralité l’acte de dispensation, tandis que le préparateur peut procéder à la délivrance du médicament sous le contrôle du pharmacien », rappelle Michel Le Diréach, de la CFDT. Ce qui revient à dire que le préparateur n’a pas le droit de délivrer d’ordonnance sans qu’un pharmacien ne soit à ses côtés. « Purement scandaleux !, rage Jean-Pierre Lamothe, vice-président de la FSPF. La lecture restrictive du Code de la santé publique fait fi des usages de la profession. » Faut-il alors changer la loi ? « Le législateur remet en cause la reconnaissance du préparateur au sein de la structure officinale. Il va bien falloir se déterminer là-dessus », répond Claude Japhet, président de l’UNPF.

Un plan de carrière limité.

Autre débat : l’épineux sujet des salaires. « Oui, la grille n’est plus adaptée à la réalité de l’officine, mais nous n’avons jamais dit et nous ne dirons jamais à la profession d’appliquer ces salaires », souligne Claude Japhet. Autrement dit, il ne s’agit que de minima, et il appartient à chacun de négocier une rémunération en fonction de ses compétences. « Lorsqu’on veut obtenir un salaire décent, il faut le réclamer, souligne Jean-Marie Fonteneau, de la CGT. Bien sûr, il faut le valoir et s’investir professionnellement. » Mais pour les préparateurs, ce n’est pas tant le désir de s’investir qui manque que les possibilités offertes par l’officine. « Le plan de carrière est forcément limité dans une officine de cinq salariés », reconnaît Claude Japhet. Que faire si l’employeur fait une lecture rigide de la grille ? « Changer d’employeur ! », exhorte Jean-Marie Fonteneau.

Si la révision des minima reste le combat d’une majorité de préparateurs, leurs salaires ne pourront être revalorisés sans reconsidérer l’ensemble de la grille : celle des préparateurs vient percuter par le bas celle des pharmaciens adjoints.

* Plusieurs pharmaciens se sont vu reprocher de ne pas contrôler la délivrance de leurs préparateurs alors même qu’ils répondaient à la question de l’inspecteur.

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Deux préparateurs vendéens en colère

Deux préparateurs vendéens en colère- « Les préparateurs de la pharmacie Eriau sont en colère parce que leur charge de travail augmente sans discontinuer. Ils réclament une revalorisation de 10 % de leur salaire. » Tel est le contenu des tracts distribués dans la rue les 12 et 13 mai dernier par deux préparateurs d’une officine des Sables-d’Olonne.

Joël et sa collègue Florence ne pensaient pas aller jusqu’à une grève, persuadés que la titulaire céderait à leurs revendications : une augmentation de salaire consécutive à la gestion des télétransmissions et une voiture de fonction pour les livraisons aux patients. « Je voulais une reconnaissance… », explique Joël, 41 ans, vingt-cinq ans d’ancienneté dont quinze avec cette titulaire, et 1 319 euros net de salaire. Il est soutenu par Florence, 27 ans, un an d’ancienneté, et par son syndicat (FO). Joël adresse un ultimatum à la pharmacienne.

Résultat : une voiture de fonction, une embauche pour la gestion du tiers payant, mais pas d’augmentation de salaire pour Joël qui espère partir.

Florence, quant à elle, a déjà trouvé un autre employeur.