- Accueil ›
- Business ›
- RH et management ›
- Carrière ›
- Fin du BP : les préparateurs entrent à la fac
![Fin du BP : les préparateurs entrent à la fac](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2022/12/38ac485ba60c3c7ccec50ce9302e8.jpg)
© Getty Images/iStockphoto
Fin du BP : les préparateurs entrent à la fac
A compter de la rentrée 2023, pour devenir préparateurs en pharmacie, il faudra s’inscrire en Deust de préparateur/technicien en pharmacie et non plus au brevet professionnel. Derrière les noms, quelles différences et quel impact sur la formation et le parcours professionnel ? Regards croisés de deux syndicats du secteur.
La prochaine rentrée sera universitaire ou ne sera pas pour les étudiants souhaitant se former au métier de préparateur. Désormais, le nouveau diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques (Deust) sera la seule voie à intégrer pour exercer à l’officine aux côtés des pharmaciens. Le brevet professionnel (BP) de préparateur en pharmacie a été supprimé par l’arrêté du 17 octobre 2022 publié au Journal officiel du 11 novembre 2022. Une dernière session d’examen sera organisée en 2024 pour les élèves entrés en formation en 2022 et en 2025 pour les éventuels redoublants.
Du BP au Deust : les préparateurs passent de l’école à la fac
Le Deust a vu le jour grâce à l’universitarisation. A la différence du BP, diplôme de l’Education nationale, le Deust est un diplôme de l’enseignement supérieur géré par les facultés de pharmacie. Parmi les 24 unités de formation et de recherche (UFR) de pharmacie en France, 19 proposent déjà le Deust préparateur/technicien en pharmacie en cette rentrée 2022 en partenariat avec des centres de formation des apprentis (CFA) de leur région. Cette formation universitaire et professionnelle de niveau 5, soit bac +2, est déjà effective dans sept régions depuis septembre 2021. Cinq autres facs n’ouvriront qu’en 2023 (lire Porphyre n°590 de septembre 2022).
Outre son niveau 5, l’avantage du Deust est de permettre aux étudiants d’envisager la poursuite de leurs études et une évolution de carrière. « Les préparateurs Deust qui le souhaitent pourront obtenir une licence professionnelle en suivant une année supplémentaire d’enseignement », explique Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Lorsque cette licence sera créée, sans doute pas avant la rentrée 2024.
Au-delà de la poursuite d’études, « cette réforme va permettre aux préparateurs d’exercer un métier d’accompagnement du patient, en étant formé pour cela », se félicite Daniel Burlet de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo).
L’autre avantage est le référencement de la formation sur la plateforme Parcoursup, porte d’entrée pour les jeunes dans l’enseignement supérieur. « Ce référencement va nous permettre de mieux faire connaître ce métier et de susciter des vocations », espère Philippe Denry.
Deust et BP, tous préparateurs : même salaire, mêmes missions
« Cette réforme prend en compte l’évolution du métier de préparateur. La formation, pensée conjointement par la fac de pharmacie et le centre de formation d’apprentis (CFA), centre le préparateur sur, entre autres, le conseil au patient et la prévention, renchérit Philippe Denry. Mais le préparateur Deust ne sera pas un super préparateur », démystifie le responsable syndical. « Il n’y aura pas deux catégories de préparateurs : les BP et les Deust, confirme Daniel Burlet. C’est un peu comme quand, pour les pharmaciens, le diplôme a été délivré en 6 ans et non plus en 5 », compare le représentant de l’Uspo.
A ce jour, seuls les titulaires du BP peuvent délivrer des médicaments et assister le pharmacien dans ses tâches, faute de modification du code de la santé publique. « La publication du texte modificatif du code de la santé publique est la priorité des priorités », concèdent les deux syndicalistes. Elle devrait intervenir dans le courant de l’année 2023, selon eux.
Sous cette réserve légale, les représentants syndicaux assurent que le préparateur Deust occupera les mêmes missions que son collègue titulaire du BP notamment la délivrance des médicaments, conseils. « Il pourra également vacciner et faire des dépistages », ajoute Philippe Denry.
Il est donc certain que « les préparateurs n’ont pas à repasser un nouveau diplôme », confirment d’une même voix Daniel Burlet et Philippe Denry. D’ailleurs, les préparateurs BP ou Deust seront soumis à la même grille des salaires.
Demain, une licence ?
L’intérêt du Deust est de permettre aux préparateurs de poursuivre leurs études pour obtenir une licence professionnelle. « Nous ne voulons pas décourager les élèves préparateurs qui pour certains choisissent cette filière car elle est courte, proposant à tous une licence professionnelle. En revanche, nous devons étudier cette option pour les préparateurs qui le souhaitent », déclare Philippe Denry. Les préparateurs BP pourront postuler pour obtenir cette licence. « Nous allons réfléchir à une procédure particulière pour leur permettre d’accéder à ce diplôme en validant leurs acquis d’expérience », précise Daniel Burlet.
Cette licence, dont le contenu reste à imaginer, permettrait aux préparateurs de se spécialiser et de gagner en autonomie. Pour les deux syndicalistes, les missions de ce préparateur licencié restent à imaginer. « Ils pourraient être des relais dans le suivi et l’accompagnement des patients, comme les infirmiers d’éducation thérapeutique. Ils pourraient être plus autonomes. La notion de contrôle effectif pourrait être revue », liste Philippe Denry.
Du bout des lèvres, Philippe Denry, concède que « la branche devra voir comment elle peut travailler la grille pour peut-être proposer aux titulaires d’une licence une évolution de carrière différente ».
Mais pour l’heure, cette licence n’existe pas. Philippe Denry prévient d’ailleurs qu’elle implique une concertation « Plusieurs universités ont déjà réfléchi à des maquettes, mais, puisqu’il s’agit d’un diplôme professionnel, il faut que nous soyons d’accord ».
![Salaires : un premier échec dans les négociations de 2025](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/02/iStock-1173338399-680x320.jpg)
![Harcèlement sexiste dans l’équipe : l’employeur doit agir immédiatement](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/02/harcelement-680x320.jpg)