Faux diplôme : éclairage de l’Ordre des Pharmaciens

© Martial Fraysse - DR

Faux diplôme : éclairage de l’Ordre des Pharmaciens

Publié le 31 décembre 2015
Par Marjolaine Labertonière
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Suite à la récente affaire parisienne d’une fausse pharmacienne qui a pu exercer pendant des années en toute impunité, nous avons interrogé l’Ordre des Pharmaciens. C’est M. Martial Fraysse, Président du Conseil Régional d’Ile de France, qui nous a répondu.

Comment sont vérifiés les diplômes ?
Jusqu’ici, la vérification se bornait à un examen visuel du document et de sa comparaison avec les diplômes émanant de la même faculté. En cas de doute, par exemple, pour un diplôme étranger, l’Ordre se renseigne auprès des universités ou des organismes qui ont compétence comme l’ENIC-NARIQ. La faculté émettrice, si elle est française, n’est donc pas systématiquement contactée.
L’Ordre ne peut-il pas être considéré comme responsable ?
L’Ordre est au courant du cas de Mme Ho, titulaire de la pharmacie de l’Orillon depuis que la justice a été saisie et se sent totalement victime, le diplôme dans le dossier est une copie parfaite, indétectable et tout à fait recevable. L’Ordre se porte donc partie civile pour abus. Ici nous sommes face à un cas hors norme. Elle a sans doute bénéficié de complicités, au minimum celles d’un excellent faussaire.
Quelle est l’ampleur de la contrefaçon ?
Au niveau régional, un seul cas de falsification a été détecté en trois ans. L’Ordre travaille cependant depuis longtemps sur ce sujet avec l’Imprimerie Nationale : entre 2010 et 2012, sur les diplômes vérifiés, 26 % étaient inexacts (selon verif-diploma) ou faux. La proportion de contrefaçon, usurpation, fausse déclaration de compétences est impressionnante. Selon le Florian Mantione Institut, en 2013, 33 % des candidats s’attribuent un faux diplôme et selon le Cabinet de recrutement Robert Half, 46 % des recruteurs français interrogés trouvent que les candidats gonflent leur CV.
Quelles solutions sont à l’étude pour se prémunir contre de telles fraudes ?
Nous avons mis en chantier l’attribution d’un numéro RPSS provisoire pour les étudiants, afin de suivre la vie des futurs diplômés et sécuriser l’inscription aux tableaux de l’Ordre. Des tests de flux sont en cours à partir de cette année avec les facultés parisiennes, mais ça fonctionne déjà pour les facultés des régions Nord-Pas-de-Calais et PACA. Il s’agit des étudiants de troisième année qui font partie de la réserve civile. En fin de cursus les fichiers de l’ordre seront alimentés avec leur diplôme.
Martial Fraysse attend avec impatience la génération des diplômes format et signature électronique sachant qu’il faudra une décision politique au moins européenne. Il souhaite une France pionnière en la matière pour la garantie pour le patient.











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