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Déjà un pied dans la vie professionnelle
Qui doute encore du côté festif des associations estudiantines ? Or, derrière cette image de folklore se cache une facette professionnelle qui fait de l’expérience associative un réel atout dans un plan de carrière. Témoignages.
Devenir membre d’une association d’étudiants, c’est d’abord sortir de l’isolement. Ainsi, Sébastien Faure, tout nouveau président de l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie de France), a intégré la corpo de Limoges dès sa seconde année d’études « pour s’insérer dans le milieu de la faculté ». Très vite, les contacts établis dépassent les murs de l’université. Car organiser des soirées ou des rallyes suppose trouver des sponsors. « Nous avons l’habitude de pousser des portes », explique Antoine Drevière, ancien président de la corpo de Limoges, qui, tout récemment diplômé, débute sa carrière en tant qu’attaché commercial pour Alliance Santé. Un poste qu’il doit à ses fonctions corporatistes. « J’ai effectivement découvert le monde de la répartition par l’intermédiaire de la corpo », avoue-t-il. Une fois le DESS de répartition en poche, il lui a fallu une semaine, grâce aux relations privilégiées établies, pour trouver un emploi.
« La fonction associative peut vraiment faire la différence »
Une chose est sûre, l’engagement associatif permet de découvrir précocement l’univers professionnel. Les associations regroupant des étudiants de la filière industrie le revendiquent haut et fort. « Nous représentons en quelque sorte le maillon central entre les étudiants et l’industrie pharmaceutique, affirme Xavier Lannuzel, président de l’APIEP (Association pour l’industrie des étudiants en pharmacie, Paris-XI). L’organisation annuelle du forum de l’industrie permet de tisser des liens réels avec les laboratoires. Nous sommes connus et reconnus par les industriels. »
Mais force est de constater que s’occuper d’une association demande beaucoup d’énergie : création et financement d’événementiels, information et formation des étudiants, gestion de budgets importants mais aussi management des membres du bureau, voire de salariés. A titre d’exemple, la corpo de Limoges, dont le budget dépassait 1,2 million de francs en 2000, compte trois employés.
« L’association fonctionne comme une mini entreprise nous permettant d’évaluer notre capacité de résistance face au stress industriel, notre possibilité d’évolution au sein d’un groupe », témoigne Arnaud Bartoli, trésorier de l’ALEE Marseille (Association liaison étudiants-entreprises), qui se dirige vers une carrière marketing.
Des propos confirmés par Alban Van Lan Deghem, chef de projet Aventis Pharma Chine et en l’occurrence ancien président de l’ANEPF : « L’expérience associative apprend très tôt à avoir des responsabilités et à prendre des décisions. C’est un véritable avantage dans une activité de management. »
Au-delà de l’ouverture d’esprit et de l’épanouissement personnel, l’implication associative joue un rôle non négligeable lors des entretiens d’embauche. « A la fin de nos études, nous sommes tous en possession du même diplôme, la fonction associative peut vraiment faire la différence pour certains emplois », reconnaît Xavier Lannuzel. Et Fabrice Baschiera, directeur marketing chez Aventis International (« métabolisme osseux »), de confirmer : « Lors de ma première embauche en tant que directeur régional, j’étais en concurrence avec deux autres candidats qui, eux, possédaient un mastère. Mes compétences issues de mon engagement associatif ont joué en ma faveur. » Cet ancien étudiant de Paris-XI a participé à la création de l’AJE (Association junior études) en 1990. Mi-association, mi-agence d’intérim, l’AJE est prestataire de services pour l’industrie pharmaceutique. Elle propose aux étudiants des missions rémunérées par l’industrie pharmaceutique. Siéger au bureau de l’AJE suppose un passage obligé par le statut de chargé de contrat. Son rôle : s’occuper des relations avec un ou deux laboratoires bien définis, démarcher de nouvelles entreprises et gérer les contrats proposés.
« Le temps et l’énergie investis sont largement récompensés »
Magali Sadoun témoigne : « En côtoyant de près les industriels, j’ai l’impression de mettre d’ores et déjà un pied dans la vie professionnelle. » Plus qu’une impression, il s’agit là d’une réalité. D’autant plus que ces activités n’excluent pas l’accomplissement de certaines missions que les membres actifs ont le privilège de pouvoir choisir en fonction de leurs intérêts.
C’est ainsi que dans un cadre purement associatif, Fabrice Baschiera a monté un réseau de visiteurs médicaux. Il n’hésite pas à proclamer qu’il n’a pas eu besoin de formation complémentaire à la fin de ses études. « Le temps et l’énergie investis au service d’une association sont largement récompensés par la richesse des relations humaines et des connaissances acquises, assure-t-il. Lorsque je compare mon poste à celui de mes amis qui ne faisaient pas partie d’une association, je dispose d’une longueur d’avance… »
Et pour gravir rapidement les échelons, Grégory Lambert a choisi d’intégrer une start-up (Novagali). Embauché comme galéniste depuis seulement un an, cet ancien pilier de l’AJE occupe désormais les fonctions de directeur scientifique. Une évolution spectaculaire rendue possible par la structure même d’une start-up, mais aussi facilitée par ses expériences en tant que membre actif de l’AJE. « J’ai pu me former aux aspects du « business developement » en m’occupant des contrats avec les différents laboratoires. J’ai profité de la mise en place d’un véritable service de comptabilité au sein de l’AJE pour acquérir des connaissances dans ce domaine ; enfin, mes missions salariées réalisées en marketing et en télémarketing m’ont été plus que profitables », analyse-t-il.
Reste que tous les membres d’association ne réalisent pas une carrière exemplaire dans l’industrie ou la répartition. La preuve : nombre d’ente eux choisissent la voie officinale, et d’autres, comme Sébastien Faure, celle de l’enseignement.
Entrée libre à l’ANEPF
Chaque faculté de pharmacie dispose d’une corporation d’étudiants. Certaines comptent en outre des associations tournées vers l’industrie comme l’AJE et l’APIEP à Paris-XI ou les ALEE (associations de liaison étudiants-entreprises) à Angers, Nantes, Paris-V et Marseille…
Pour en faire partie, il faut donc obligatoirement être inscrit comme étudiant dans les facultés en question. En revanche, l’ANEPF, association nationale, est ouverte à tous les potaches, quelle que soit leur région et surtout quelle que soit leur filière.
L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France comprend un conseil d’administration composé de neuf membres, chacun appartenant à une faculté différente. En constante relation avec les vingt-quatre corpos, l’ANEPF a pour objectifs de représenter la communauté étudiante et de promouvoir ses droits. Ainsi, elle entretient des contacts privilégiés avec les doyens des facultés et participe activement à la commission pédagogique nationale des études pharmaceutiques. Les discussions portent actuellement sur la réforme du premier cycle pour les professions de santé avec la mise en place d’un tronc commun. L’association réalise également différents ouvrages destinés aux étudiants dont le célèbre « Guide pratique de l’étudiant en pharmacie ».
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