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Décharges antistress

Publié le 28 octobre 2015
Par Yves Rivoal
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Vous êtes constamment survolté et Avez l’impression d’être tout le temps débordé, sous pression… Le stress au travail touche aujourd’hui de nombreux managers en officine. Ce qu’il faut savoir pour faire retomber la tension.

Attention tabou ! Lorsqu’un journaliste enquête sur le sujet du stress des titulaires d’officine, il se heurte à des portes closes. Après avoir sollicité les groupements, les syndicats, des praticiens…, il a fallu se rendre à l’évidence : les pharmaciens rechignent à exposer leurs fragilités psychologiques. Un seul a en effet accepté de nous raconter son histoire, sous couvert d’anonymat. Pourtant, le stress des pharmaciens est une réalité. Le RSI a même mis en lumière le phénomène en 2008 en réalisant une étude sur le sujet auprès de 3 600 titulaires. Résultat : 47,5 % des sondés étaient en souffrance psychologique. Conséquence, 13,2 % des sondés reconnaissaient une consommation régulière de médicaments psychotropes et 13,4 % admettaient une prévalence de l’abus d’alcool ! « De par ma fonction ordinale, je reçois fréquemment des appels de confrères qui m’expliquent qu’ils sont totalement épuisés parce qu’ils travaillent 70 heures par semaine ou encore parce qu’ils rencontrent des problèmes familiaux », confie Vincent Viel, vice-président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Rhône-Alpes.

Réagir à temps

En cas de baisse de régime

Si tout le monde à un moment ou un autre de son existence se dit stressé par son boulot, peu savent vraiment ce qu’est le stress au travail. « Il n’y a pas de définition unique. Mais le schéma le plus souvent retenu correspond à celui où la personne se sent dépassée par ses tâches professionnelles et a l’impression qu’elle ne pourra pas les surmonter », précise Marc Loriol, sociologue du travail au CNRS et coauteur de l’étude « La gestion du stress dans les TPE ».

Les facteurs du stress au travail sont bien connus : surcroît d’activité, contexte économique difficile, nouvelle réglementation, peur de la concurrence, baisse des marges, incertitudes financières… Mais, comme le rappelle Marie-Hélène Guilloreau, médecin du travail à Objectif Santé Travail, un service interentreprises de santé au travail, « les titulaires d’officines se distinguent par une charge de travail très importante, avec un équilibre entre vie privée et vie professionnelle difficile à trouver. Ils peuvent aussi rencontrer des difficultés relationnelles avec certains clients exigeants ou avec leur équipe ».

Les symptômes évocateurs d’un stress chronique sont eux aussi clairement identifiables. « La personne se plaint de fatigue, de céphalées, de tensions musculaires ou de maux de dos. Le stress chronique peut aussi se traduire par des signes psychologiques altérant le sommeil, et engendrant de l’anxiété, de l’irritabilité, des troubles de l’appétit et de la digestion, ou encore une diminution de la libido… Il peut enfin générer des signes cognitifs, comme les troubles de la mémoire ou de la concentration, mais aussi avoir des conséquences sur la vie privée et le couple, ou provoquer une surconsommation de tabac ou d’alcool », détaille Marie-Hélène Guilloreau.

Le psychiatre Jean-Luc Belaubre-Sarra-Gallet, fondateur de Résolution 64, un cabinet de conseil, formation et coaching aux entreprises spécialisé dans les thérapies et les méthodes comportementales, cognitives et émotionnelles, évoque le cas d’un pharmacien qu’il a rencontré : « Il avait la hantise de ne pas s’en sortir sur le plan professionnel. Hantise qui était alimentée par le fait que sa mère, elle aussi pharmacienne, avait perdu sa pharmacie et n’avait pas supporté cette perte. Il avait donc développé une anxiété de performance qui avait elle-même entraîné un déficit de performance. » Le degré d’exigence de ce pharmacien était tellement élevé qu’il était en conflit avec à peu près tout le monde : ses collaborateurs, ses fournisseurs… « Il en était arrivé à un point où il l’avait l’impression qu’il finirait comme sa mère, alors qu’objectivement, lorsque l’on examinait les résultats de la pharmacie, celle-ci fonctionnait plutôt bien. »

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En cas de malaise permanent

Si le stress chronique peut se transformer en dépression et conduire à des extrémités, comme l’envie d’en finir, cette évolution n’est (heureusement) pas systématique. « Il ne faut donc pas traiter trop vite le stress avec des antidépresseurs, sinon la personne se voit comme dépressive et la pilule qu’elle croit miracle ne solutionne en rien ses problèmes de fonds », souligne Marc Loriol. Le bon réflexe ? « La moitié du chemin vers le rétablissement est parcourue lorsque la personne accepte d’en parler à son conjoint ou à un ami, ou à son médecin », assure Olivier Tirmarche, directeur associé de Stimulus, un cabinet de conseil spécialisé dans la santé psychologique au travail.

Pour sortir de la spirale du stress chronique, le titulaire doit aussi sortir de son isolement professionnel explique Marc Loriol. « Dans les petites structures, l’employeur et son équipe partagent en général les mêmes valeurs professionnelles. Il est donc essentiel que le patron puisse discuter avec ses collaborateurs des difficultés qu’il rencontre. Or, la plupart ont peur d’aborder ces sujets, par peur de paraître faible ou de transmettre leur stress. » Pour Marc Loriol, les entreprises qui fonctionnent bien se distinguent toujours par des formes de débats permanents ou temporaires. « Cela peut être la réunion du lundi où toute l’équipe est invitée à échanger en liberté sur l’activité, les problèmes rencontrés… Ces discussions peuvent aussi se dérouler de manière plus informelle, entre deux clients. »

CERNER les causes. Bien sûr, il est essentiel de bien identifier les causes de son stress afin de pouvoir y remédier. Il peut s’agir d’un problème de gestion de temps, d’une mauvaise organisation du travail, d’un manque de délégation (le titulaire se retrouve débordé), d’un conflit avec le personnel ou bien de soucis personnels rejaillissant sur le plan professionnel. La solution passe par la prise en charge du problème initial. Pas toujours facile à réaliser seul ! Un soutien sur le plan professionnel est le bienvenu. C’est la démarche qu’a suivie ce pharmacien que nous appellerons Jacques. Il a sollicité le cabinet Résolution 64 parce qu’il n’arrivait plus à gérer son équipe composée exclusivement de femmes, avec une collaboratrice qui volait dans la caisse et dans le back-office sans qu’il sans rende compte, et sans être dénoncée par ses collègues. « Lorsqu’il est arrivé au cabinet, ce pharmacien était dans un état de fatigue et de stress intense, raconte Jean-Luc Belaubre-Sarra-Gallet. Nous avons commencé par réaliser une analyse fonctionnelle de sa pharmacie qui lui a permis de comprendre le fonctionnement du groupe, d’identifier les personnalités qui composaient son équipe, et de mettre en lumière ses difficultés à manager et à voir qu’une collaboratrice posait problème. » Une fois ce travail d’audit réalisé, le cabinet a aidé le pharmacien à se séparer de la salariée indélicate en faisant appel à un avocat. « Nous lui avons également donné des outils pour qu’il apprenne à gérer les événements stressants. » Petit à petit, le niveau de stress de Jacques est retombé, il a retrouvé le sommeil et sa capacité à gérer efficacement son entreprise.

PENSER au coaching. « Pour faire face aux facteurs de stress qui sont inscrits dans la nature du métier de pharmacien, et qu’on ne peut donc pas toujours réduire, comme le risque d’agression, les incivilités de la clientèle ou les conflits au sein de l’équipe, il est possible d’acquérir via la formation ou le coaching des compétences relationnelles qui vont permettre de maîtriser ces situations stressantes », rappelle Olivier Tirmarche. La lutte contre le stress chronique passe aussi par l’acquisition de compétences d’hygiène personnelle. « On aborde là des choses qui peuvent paraître anodines, souligne Olivier Tirmarche, mais qui sont très difficiles à mettre en place : prendre du temps au moment du repas, adopter une alimentation saine et équilibrée, faire de l’exercice ou pratiquer une activité sportive… Les compétences de relaxation et de méditation sont aussi très utiles car elles ralentissent le métabolisme et le flot des pensées, et vont donc à l’encontre de tous les facteurs de stress. »

Y voir plus clair avec un coach

En cas de burn-out

A force de trop tirer sur la corde, le stress chronique peut évoluer en burn-out, un syndrome d’épuisement professionnel qui survient comme un coup de tonnerre. « Le burn-out touche souvent des personnes très engagées dans ce qu’elles font, et qui sont nourries par des idéaux qui les poussent à aller très loin. C’est cet engagement qui finit par les épuiser, lorsque l’idéal est hors de portée. » Ce processus d’épuisement s’exprime d’abord discrètement par une instabilité émotionnelle ou un discours cynique. « Et puis un jour c’est la goutte de trop : vous explosez, vous ne pouvez plus vous lever le matin », décrit Olivier Tirmarche. Le burn-out se caractérise en effet par la perte de toutes les ressources physiques et psychologiques. « Vous devenez totalement insensible à votre environnement », précise Olivier Tirmarche.

La bonne nouvelle ? Le conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Rhône-Alpes lance début 2016 un numéro Vert gratuit pour les pharmaciens en difficulté, piloté par l’association Aide et Dispositif d’orientation des pharmaciens (ADOP). « Au bout du fil, les titulaires pourront échanger avec un confrère qui les écoutera, et qui les orientera vers un médecin, un psychologue, un psychiatre, un addictologue, un avocat ou un expert-comptable », explique Vincent Viel, secrétaire de l’ADOP. A l’issue de cet échange, l’association s’engage à obtenir un rendez-vous avec un spécialiste dans les huit jours et même à prendre en charge la première consultation.

C’est pour un burn-out qu’un pharmacien a un jour frappé à la porte du cabinet du psychiatre Jean-Luc Belaubre-Sarra-Gallet. « Lorsqu’il est arrivé, il était physiquement incapable d’aller à sa pharmacie, et la simple vue d’une croix verte lui déclenchait un mal-être puissant », se souvient-il. L’art du thérapeute étant de poser les bonnes questions, au bout d’une heure de discussion, ce pharmacien a ouvert les vannes. « Il s’est aperçu que les premiers symptômes étaient apparus il y a deux ou trois ans, et que son état s’était progressivement dégradé jusqu’à se sentir totalement vidé. » Cette prise de conscience l’a conduit à accepter le fait qu’il devait s’arrêter de travailler et confier les clés de sa pharmacie à son adjoint. Ce pharmacien a aussi accepté les antidépresseurs, pour l’aider à lâcher prise. La prise en charge aura duré un an et demi. « La thérapie cognitive et comportementale que nous avons engagée lui a appris à réduire ses attentes, qui étaient irrationnelles, et à composer avec la réalité. Ce monsieur a pu reprendre son travail. Il s’est aussi associé avec l’adjoint qui avait pris le relais pendant son absence. Tous les deux ont trouvé un mode de fonctionnement. Et, aux dernières nouvelles, leur pharmacie tournait très bien. »

LES EXPERTS

Jean-Luc Belaubre-Sarra-Gallet

psychiatre et fondateur du cabinet de coaching Résolution 64

Olivier Tirmarche

directeur associé du cabinet Stimulus

Xavier Desmas

en charge de la commission d’entraide et de solidarité de l’Ordre des Pharmaciens

Marc Loriol

sociologue au CNRS, spécialiste du stress au travail

PRÉVENTION

L’Action sociale pharmaceutique avait réalisé en 2011 un document de synthèse sur la prévention du stress professionnel du Pharmacien d’officine. Celui-ci est téléchargeable sur notre site Internet à l’adresse suivante pharmacienmanager.fr.

Important

Préserver les salariés

Dans les TPE, le stress des salariés et celuide l’employeur sont pour partie liés, écrit Marc Loriol, sociologue du travail (CNRS), qui vient de cosigner le livre Le Travail passionné aux éditions Eres. D’abord parce que, dans les petites structures, « le patron et le personnel sont soumis aux mêmes contraintes et conditions de travail, avec des relations interpersonnelles constantes ». Lorsqu’ils sont confrontés à des incertitudes économiques ou à des contraintes administratives, les chefs d’entreprise peuvent en effet avoir tendance à répercuter leurs propres difficultés sur leur équipe. « Ils peuvent se montrer autoritaires ou méprisants avec leurs collaborateurs, ou exercer une forme de pression productiviste, souligne Marc Loriol. D’autres essaieront au contraire de protéger leurs salariés pour ne pas les effrayer. Ce discours paternaliste peut alors générer de l’incompréhension car, en général, l’équipe n’est pas dupe sur la réalité de la situation de l’officine. La bonne attitude consiste donc à trouver un point d’équilibre entre ces deux postures extrêmes qui ne feront qu’alimenter le stress de l’équipe et celui du patron. »

RELAXATION

Lâchez la pression en pratiquant la relaxation (même dans son bureau !). Il existe des méthodes de respiration profonde permettant de faire retomber l’adrénaline. Une activité physique régulière assure aussi l’équilibre mental. Pensez-y !

BONS PLANS

Recharger les finances

L’argent étant souvent le nerf de la guerre, les pharmaciens dont le stress est entretenu par des difficultés financières peuvent obtenir des aides auprès des instances de la profession. De quoi améliorer à la fois le malaise économique et moral.

Peu connue, la commission d’entraide et de solidarité de l’Ordre des pharmaciens peut être sollicitée en cas de problèmes économiques, comme le confirme Xavier Desmas, trésorier du Conseil national de l’Ordre. « En général, lorsque les pharmaciens nous contactent, ce qui arrive rarement, ce n’est pas parce qu’ils sont en souffrance psychologique mais parce qu’ils sont en difficulté économique. Nous étudions alors leurs dossiers pour voir comment nous pouvons les aider, en leur attribuant par exemple un prêt. »

RSI et CAVP à la rescousse

Les titulaires peuvent également contacter la commission d’action sanitaire et sociale du Régime social des indépendants (RSI), comme le rappelle Régine Soulat, responsable du pôle santé de la caisse RSI des professions libérales. « Cette commission étudiera leur dossier et pourra éventuellement leur accorder une aide financière. Ils peuvent également demander des délais de paiement sur les cotisations d’assurance maladie à la commission de recours amiable. »

Les administrateurs régionaux de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) peuvent aussi être sollicités. « Ils orienteront les pharmaciens vers la commission compétente qui pourra leur attribuer des aides financières », confirme Monique Durand, présidente de la CAVP. La commission des activités sociales accorde en effet des aides individuelles à la santé, au logement ou à la vie quotidienne. « Elle peut aussi décider de prendre en charge partiellement ou totalement les cotisations d’assurance vieillesse des pharmaciens », complète-t-elle. Les titulaires en retard de paiement de leurs cotisations peuvent, eux, saisir la commission de recours amiable qui a le pouvoir d’accorder des délais de règlement, une réduction sur les cotisations, ou encore une remise sur les majorations de retard exigées par la CAVP. Un pharmacien dans l’incapacité d’exercer son activité pour des raisons de santé, et de ce fait contraint de vendre son officine, peut, lui, saisir la commission d’inaptitude. « Son dossier sera examiné par le médecin-conseil de la caisse. S’il est reconnu invalide, la commission pourra lui accorder une allocation d’invalidité qui peut-être définitive ou temporaire si le pharmacien reprend une activité au sein d’une officine ou d’un laboratoire. » En 2014, près de 400 pharmaciens en difficultés financières ont demandé de l’aide aux trois commissions de la CAVP.

SOS médecine du travail

Peu sont les titulaires qui songent à se tourner vers la médecine du travail. Et pour cause. « En tant que professionnels libéraux, ils n’y ont pas accès, rappelle Brigitte Neme, médecin-conseil à la caisse RSI des professions libérales. Mais s’ils emploient des salariés, et qu’ils sont confrontés à des problèmes de management ou d’organisation du travail, ils peuvent prendre contact avec la structure qui assure le suivi de la santé au travail de leurs salariés. Cette dernière pourra, par exemple, prendre en charge l’intervention d’un ergothérapeute ou d’un expert en organisation du travail. »

DIAPORAMA

Le RSI diffuse sur son site Internet (www.rsi.fr) un diaporama qui porte bien son titre : « Une journée particulièrement stressante d’un pharmacien en officine ». Il est téléchargeable dans la rubrique Santé/Risques professionnels/Stress des professions libérales/Pharmacien.

Cas d’école

« Apprendre à relativiser »

François (le prénom a été changé) a traversé un épisode de stress si profond qu’il s’est transformé en dépression.

« La souffrance est montée crescendo pendant un ou deux ans, avec des crises d’angoisse, des périodes d’excitation puis de grosse fatigue », se souvient-il. Son médecin traitant lui conseille alors d’aller consulter un psychiatre. « Ma première réaction a été le refus et la honte, car en tant que professionnel de santé qui reçoit toute la journée des patients en souffrance psychologique, il était impensable pour moi de me retrouver dans cette situation-là. Mais mon malaise était tel que j’ai finalement accepté. » Pour François, la guérison est passée par une psychothérapie (et une aide médicamenteuse durant un an). « Le travail avec le psychiatre m’a permis d’identifier les schémas personnels qui m’ont conduit à la dépression. Il m’a aussi donné des outils pour maîtriser mes angoisses. Par exemple, lorsque je sens le stress monter, parce que je suis débordé, j’arrête tout, et je note dans un agenda ce que j’ai à faire avant la fin de la journée. A partir de là, je vois ce que je peux déléguer à l’équipe. » Après avoir mis deux ou trois ans pour remonter la pente, François a retrouvé une forme d’équilibre. « Mon stress s’est nourri de mon histoire familiale, avec des proches qui n’ont pas su gérer leurs affaires. J’ai appris à relativiser, notamment en matière de performance. Lorsque notre CA sur le médicament stagne, alors qu’il a baissé de 2 ou 3 % pour l’ensemble de la profession, je positive. »

1 heure par jour, prenez du recul pour réfléchir à des axes de développement. Une seule condition : fermez la porte de votre bureau pour ne pas être dérangé.

BONS RÉFLEXES

→ Etablir un planning hebdomadaire.

→ Définir des tâches prioritaires.

→ Sélectionner les tâches à déléguer.

→ Déterminer chaque jour des plages horaires avec les tâches correspondantes.

→ Contacter un coach spécialisé dans la gestion du stress au travail.

→ Se faire aider si besoin par un spécialiste des thérapies cognitivocomportementales.

→ En parler à la médecine du travail.

→ Appeler la chambre de commerce et d’industrie de votre région.