- Accueil ›
- Business ›
- RH et management ›
- Carrière ›
- Comment lutter contre les idées reçues au comptoir
Comment lutter contre les idées reçues au comptoir
La santé a toujours été un vecteur privilégié de fantasmes et de rumeurs. La démultiplication des moyens d’information alimente ce phénomène familier des équipes officinales. Conseils et exemples pour y faire face.
Aujourd’hui, les idées reçues en matière de santé n’épargnent aucun domaine, constate Kareen Mazeau, directrice marketing de la CERP Rouen. Les patients n’hésitent pas à répercuter au comptoir les informations qu’ils ont pu glaner sur internet, quelle qu’en soit la source ». Faire face à ce type d’attitude exige de « réinvestir sa posture de professionnel de santé », martèle l’experte.
Se former et s’informer
Pour ce faire, il existe, tout d’abord, une multitude de moyens de développer et rafraîchir ses connaissances : la formation continue en présentiel ou à distance, la participation à des colloques, des conférences, la lecture de la presse santé. « Etre sûr de ses informations, c’est la meilleure manière d’inspirer confiance au patient et d’arriver à le convaincre », soutient Kareen Mazeau. Sur la forme, il faut néanmoins éviter de s’opposer trop frontalement, au risque de le braquer. Gardez à l’esprit que votre interlocuteur est souvent dans une situation de vulnérabilité et d’anxiété face à une situation nouvelle. Dans un premier temps, « le laisser s’exprimer permettra de mieux cerner ce qu’il pense et ressent, et de sonder ses réels besoins », note Kareen Mazeau. Interrogez-le sur l’origine de ses informations. Ces éléments vous permettront de l’amener en douceur à faire le tri dans ce qu’il croit savoir et les sources auxquelles il se réfère.
On peut aussi s’appuyer sur différents outils pour étayer son discours : fiches conseil, documents institutionnels, application labellisée ou encore le site internet de l’officine…
A noter que le patient ayant souvent trouvé ses informations sur internet, le recours à un support digital n’en aura que plus d’impact. Voici trois exemples d’idées reçues*.
Il vaut parfois mieux s’immuniser naturellement par la maladie que par les vaccins.
La réponse : les vaccins stimulent le système immunitaire et entraînent une réponse immunitaire semblable à celle produite par l’infection naturelle, mais ils ne provoquent pas la maladie. Ils ne font donc pas faire courir à la personne vaccinée le risque d’une maladie qui peut se compliquer. En effet, une maladie peut laisser de graves séquelles, par exemple une encéphalite dans le cas de la rougeole, des malformations congénitales dans le cas de la rubéole, un cancer du foie dans le cas du virus de l’hépatite B.
Plus d’infos :
inpes.santepubliquefrance.fr
Les génériques ne sont pas aussi efficaces que les médicaments princeps.
La réponse : lorsque l’on prend un générique, on n’a pas forcément la même sensation qu’avec le médicament princeps, car le goût, la couleur et la forme peuvent varier selon les excipients utilisés, qui n’ont aucun effet pharmacologique. En revanche, sa composition est identique, en quantité et en qualité, en ce qui concerne les principes actifs, c’est-à-dire les substances à l’origine de l’efficacité du traitement.
Plus d’infos :
medicamentsgeneriques.info
La contraception d’urgence rend stérile/on ne peut y avoir recours plus de trois fois dans sa vie.
La réponse : la « pilule du lendemain » représente un apport d’hormones à un moment précis pour repousser l’ovulation de quelques jours, mais elle ne contient pas de substances nocives et n’influe en aucune manière sur la fertilité. Le seul risque est son inefficacité si l’ovulation a déjà eu lieu. C’est pourquoi il convient de vérifier l’absence de grossesse par un test trois semaines après la prise, et de prendre un autre moyen de contraception au quotidien.
Plus d’infos :
choisirsacontraception.fr
* En collaboration avec Caroline Rebhi, coprésidente du Planning familial, et à Cynthia Bessarion de Santé publique France.
BON À SAVOIR
Selon un sondage OpinionWay pour Satispharma, seulement 37 % des pharmaciens pensent que les patients iront ailleurs s’ils ne jouent pas bien leur rôle de conseil, alors que 53 % des patients se disent prêts à changer de pharmacie s’ils obtiennent des informations qui ne leur paraissent pas fiables. « Même s’ils éprouvent le besoin de se renseigner en ligne, les patients restent ouverts au dialogue avec leur pharmacien, à condition que leur interlocuteur soit sûr de lui », analyse Kareen Mazeau.
- L’IA au service des pharmaciens : un levier contre la fraude aux ordonnances ?
- « Non, monsieur Leclerc, les pharmaciens ne sont pas des nuls ! »
- [VIDÉO] Médicaments : on vous livre cette idée…
- Sante.fr : l’outil de référence pour faire connaître ses services aux patients
- Campagnes publicitaires de médicaments OTC et des produits de parapharmacie
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?