Carrières : quelles perspectives d’évolution pour les jeunes pharmaciens ?

Relever le défi de l’accès continu aux soins et aux produits de santé. C’est un des enjeux pointés par l’Ordre national des pharmaciens à l’occasion de la présentation de son Panorama démographique, le mardi 24 juin. « Cela passera par la construction d’actions pour attirer les jeunes talents et fidéliser nos professionnels dans leur exercice pharmaceutique », expose Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, convaincue que la réponse ne peut être que multifactorielle. L’Ordre a initié plusieurs groupes de travail et participé à diverses actions en lien avec la Conférence des doyens, les associations étudiantes et les pouvoirs publics.

L’institution participera ainsi aux travaux de la future Conférence nationale de santé, pour construire les objectifs pluri-annuels des professionnels à former pour la période 2026-2031. Avec un enjeu de taille : attirer les étudiants en Pass ou en L.AS vers le parcours de pharmacie.

Agir pour limiter les places non pourvues

En 2022, après la réforme des études de santé, plus de 1 000 places n’avaient ainsi pas été attribuées. En 2023, rebelote avec 471 places vacantes. En conséquence, l’Ordre a déployé des actions – et notamment une campagne de communication « Pharmacien, le moins connu des métiers connus », pour valoriser les études et la diversité des métiers de la pharmacie auprès des jeunes. Autre pilier d’actions identifié par l’Ordre : améliorer la lisibilité du parcours universitaire. Une présence renforcée sur les salons étudiants et les forums métiers a ainsi été déployée cette année, ainsi qu’une collaboration avec l’Onisep. 

Une réforme du troisième cycle nécessaire

Parmi les autres nouveautés attendues : la réforme du 3^e cycle, avec les diplômes d’études spécialisées. « Elle est nécessaire pour conforter les compétences des jeunes pharmaciens qui arrivent dans les métiers, estime Carine Wolf-Thal. C’est un facteur d’attractivité pour les étudiants d’avoir ce socle de compétences renforcé. Le diplôme d’études spécialisées va permettre aussi, au cours d’une carrière, d’envisager des passerelles, et c’est important pour les jeunes. Aujourd’hui ils ne veulent pas forcément s’engager dans un métier sans avoir la perspective d’accéder à d’autres métiers ».

Enfin, l’Ordre a également travaillé avec les pouvoirs publics sur la simplification des procédures pour les pharmaciens diplômés à l’étranger et désireux d’exercer en France ou pour les étudiants français titulaires de diplômes étrangers.