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© Zabou Carrière
Portrait : « Paradoxalement une grande pharmacie est plus compatible avec une vie de famille »
Pour Julien et Mélanie Chhuy, la pharmacie est un peu comme leur deuxième maison. Dans la trentaine, le jeune couple, qui s’est formé dans une officine ardéchoise, a décidé de poser ses valises en famille à L’Union, commune urbaine de plus 12 000 habitants dans le pays toulousain, en Haute-Garonne. Julien n’en est pas à son coup d’essai. Très jeune, il est devenu néotitulaire d’une pharmacie qu’il a réussi à faire prospérer. Grâce à ces bénéfices, ils ont réalisé avec Mélanie ce nouvel investissement : une surface de vente de 1 030 m2, sur deux étages, implantée dans un petit centre commercial au nord-ouest de la Ville rose.
Une famille au travail
Mélanie a fait ses études de pharmacie à Caen (Calvados) et Julien à Lyon (Rhône). Ils se définissent tous deux comme « de vrais bourreaux de travail et des entrepreneurs méthodiques ». Leur objectif était d’acquérir une grande officine, dont la gestion est, selon eux, paradoxalement plus compatible avec une vie familiale avec des enfants en bas âge. « En s’appuyant sur une équipe, les deux parents peuvent plus facilement se relayer à la maison et à l’officine, explique Mélanie Chhuy. Quand nous avons quitté l’Ardèche, nous savions quel type d’officine nous voulions reprendre. Peu importe la région. Quand il faut faire 26 gardes par an, vous êtes contents de pouvoir déléguer un peu. » Pour acquérir la pharmacie Saint-Caprais, ils ont dû obtenir un emprunt bancaire. « Notre objectif est désormais de nous stabiliser. Nous aimerions aussi à l’avenir aider des jeunes pharmaciens comme nous l’avons été nous-mêmes », ajoute-t-elle.
Intense naissance
Passionnés par leur travail, les deux cotitulaires reconnaissent cependant que les premiers mois de leur installation en septembre 2022 ont été intenses. « Quand nous sommes arrivés, le petit dernier avait 3 mois. La première année, c’était les salariés qui nous disaient de rentrer chez nous ! », sourit Mélanie Chhuy. Au sein du couple, le partage des tâches s’est fait naturellement : elle s’occupe davantage des rayons de parapharmacie et va jusqu’à développer du marketing olfactif. Ces ambiances sont diffusées dans l’espace de vente du rez-de-chaussée. Celui-ci est désormais quasi entièrement consacré à la parapharmarcie et à la cosmétique, en misant sur le haut de gamme, qui fait la part belle à la marque Clarins. Le tout sous l’enseigne Pharmacie Lafayette, qui a créé ici un concept d’enseigne sur mesure, bouleversant les codes traditionnels de son modèle. « L’animatrice réseau nous a apporté une aide précieuse », estime Julien Chhuy, dont le rôle à l’officine est davantage centré sur les achats. « Je suis souvent en rendez-vous avec les commerciaux », résume-t-il.
Zone de confidentialité
« Notre patientèle, gentille et attentionnée, a de fortes attentes en matière de services. Cela nous a donc poussés à développer de nouvelles missions », révèle Mélanie Chhuy. Pour ce faire, quatre cabines de confidentialité ont vu le jour à l’étage. La première est réservée à la téléconsultation qui abrite une borne Medadom. « Cela rend service à nos patients, surtout le samedi ! », souligne le titulaire. Une téléconsultation dure, en moyenne, cinq minutes. Et pour l’instant, la pharmacie Saint-Caprais fait usage de sa borne entre trois et quatre fois par jour. Mais ce n’est sans doute que le début ! Le deuxième espace est destiné à la dispensation de produits de contention et à l’orthopédie, le troisième aux tests rapides d’orientation diagnostique angine et cystite. Enfin, le quatrième endroit fermé a, lui, été aménagé dans un esprit cocooning pour recevoir les patients en entretien, notamment ceux suivis en oncologie. Cinq ans après la crise du Covid-19, leur officine a pleinement entamé son virage serviciel.
Bio express
2012. Mélanie et Julien obtiennent le diplôme de docteur en pharmacie respectivement à l’université de Caen (Calvados) et de Lyon (Rhône).
2022. Titulaires de la pharmacie Saint-Caprais à l’Union (Haute-Garonne).
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