Tant qu’on aperçoit le comptoir en entrant… Un tribunal administratif bavarois a validé, sous condition, l’agencement d’une pharmacie de la chaîne EasyApotheke. Jonglant avec la réglementation sur l’agencement des officines, la chaîne, caractérisée par des surfaces importantes (300 m2) consacrées aux produits sans ordonnance, a développé un concept de « labyrinthe ». Comme chez Ikea, le client est obligé d’effectuer un parcours passant par tous les rayons de produits en vente libre avant d’accéder au comptoir des ordonnances ou à l’espace conseil.
Saisie en 2012 du cas de l’officine d’une petite ville de Bavière, Marktheidenfeld, la justice avait estimé que le pharmacien devait totalement modifier son espace et supprimer le « corridor », notamment parce qu’il n’était pas possible d’accéder directement au comptoir. Le tribunal de deuxième instance a été plus nuancé : le concept de labyrinthe n’est pas contraire à l’esprit de la réglementation, mais il faut que le client voie dès l’entrée où se trouve le comptoir, le point de repère qui permet de distinguer l’officine du supermarché.
Une chaîne en pleine expansion
L’officinal avait justement modifié son agencement entre les deux jugements en maintenant le « labyrinthe » mais en abaissant la hauteur des étagères séparant les rayons à 1,30 m pour laisser la vue libre. Il a aussi ajouté en hauteur des inscriptions « conseil » et « ordonnance » visibles de loin.
La décision étant susceptible d’appel, le dossier n’est pas clos. D’autant que EasyApotheke affiche une forte expansion (100 officines, 20 ouvertures par an).
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