Grande pharmacie de Bayonne : une officine XXL

Grande pharmacie de Bayonne : une officine XXL

Publié le 12 juin 2024
Par Véronique Hunsinger
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Dans le centre-ville de Bayonne, Morgan Remoleur a repris, avec deux autres titulaires, la Grande pharmacie, qui était connue pour pratiquer les prix les plus bas de la région sur la parapharmacie. La nouvelle équipe s’emploie à la moderniser et à lui rendre sa rentabilité en la réorientant vers son cœur de métier.

Juste derrière les Galeries Lafayette voisines mais devant le Monoprix, la Grande pharmacie de Bayonne est le deuxième plus grand commerce du centre-ville animé de la capitale du Pays basque français. En effet, les proportions de cette officine, dont chaque jour un millier de clients franchissent le seuil du lundi au samedi entre 8 h 30 et 20 h, sont hors normes. Occupant deux étages sur trois côtés d’un grand bâtiment moderne au pied de la cathédrale, elle compte deux entrées pour le public, une rangée principale d’une demi-douzaine de comptoirs pour la délivrance de médicaments – à côté desquels trône une cabine de téléconsultation –, et deux comptoirs secondaires et deux caisses automatiques pour la parapharmacie à l’étage avec sortie sur rue. Elle est aussi en plein chantier depuis qu’elle a été reprise en novembre dernier par trois titulaires : deux quadras et un tout jeune diplômé – Morgan Remoleur, Emmanuelle Poirier et Aitor Valat –, qui ont pour ambition de recentrer l’officine vers son cœur de métier. Jusqu’à présent, la Grande pharmacie de Bayonne, déjà sous pavillon Boticinal, était surtout connue pour ses prix les plus bas de France sur la parapharmacie, mais l’envers du décor était une absence de rentabilité sur ce segment, qui représentait 80 % des demandes des clients…

Un véritable espace de santé multispécialités

« La pharmacie est un commerce de proximité qui dispense des solutions de santé », explique Morgan Remoleur, qui a fait de cette phrase « dont chacun des mots est important » son mantra professionnel. « Nous dispensons aussi bien des produits que des services, poursuit-il. La vision que nous avons pour cette pharmacie est que nous ne sommes pas dans une logique de distribution et que tout ce que nous allons continuer à mettre en place est orienté vers l’humain. » La deuxième plus grosse pharmacie de centre-ville du Sud-Ouest après Bordeaux était très réputée dans la région. « Les gens venaient pour le choix et pour le prix sur la parapharmacie, résume le nouveau titulaire. Or, là-dessus, il y a deux acteurs qui sont de toute façon meilleurs que nous, c’est Leclerc et Amazon. Donc la décision que nous avons prise, pour nous démarquer, est de transformer ce drugstore en un véritable espace de santé multispécialités. »

Santé en rez-de-chaussée et parapharmacie à l’étage

Premier acte de la transformation : les fameuses gondoles rouges de Boticinal ont été raccourcies pour passer de 2 mètres à 1,60 mètre de hauteur. « C’est aussi une façon de mettre davantage d’humain », illustre Morgan Remoleur. Grâce à l’étendue de la surface de vente, le nombre de références proposées n’a pas diminué. Une nouvelle signalisation adéquate va également permettre de mieux mettre en valeur la variété des familles de produits : des compléments alimentaires aux gammes vétérinaires, des articles de puériculture à la cosmétique. Et surtout, autre changement d’agencement de taille, tous les produits de santé seront désormais à l’étage inférieur tandis que la parapharmacie, l’hygiène et la cosmétique gagneront l’étage supérieur. « Il y aura un vrai espace de santé au rez-de-chaussée avec les médicaments, les compléments alimentaires, l’aromathérapie, la phytothérapie et la nutrition », indique le pharmacien. Le troisième étage est également en chantier. Pour l’instant, le public n’y a accès que pour être conduit dans les espaces de confidentialité dédiés à la vaccination, à la réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) et aux accompagnements, notamment en oncologie. Une partie est en cours de réaménagement afin d’être dédiée aux articles de compression et à l’orthopédie : une autre nouveauté en ligne avec la réorientation car les dispositifs médicaux n’étaient pas proposés par les anciens titulaires.

Stockage, étiquetage… avantages !

Qui dit surface de vente aussi large dit nécessairement un espace de stockage particulièrement conséquent pour la parapharmacie, mais optimisé. « Je commande par cadencement mensuel pour avoir en permanence un mois de stock, mais pas davantage, décrit Morgan Remoleur. Et nous avons mis en place un système d’étiquettes électroniques. C’est un gain de temps pour les équipes. » Autre avantage : les mises à jour de tarifs peuvent se faire de façon centralisée et plus réactive en fonction des évolutions des prix d’achat des produits, ce qui est une garantie de prix « au plus juste » et donc de sécurisation de la rentabilité. « Les vendeurs en rayon ont aussi accès directement à l’état des stocks et, si le produit est en commande, ils peuvent indiquer immédiatement la date de retrait au client », se félicite aussi le titulaire.

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Une équipe de taille

Au comptoir et en rayons, l’équipe – les salariés ont tous été repris au moment du rachat – se compose de 27 personnes : outre les trois titulaires, trois adjoints, 13 préparateurs, 3 rayonnistes responsables du merchandising, deux logisticiennes, une conseillère de vente en parapharmacie, une assistante de gestion et une secrétaire de direction. Le management est géré par Aitor Valat, le benjamin des titulaires, tandis qu’Emmanuelle Poirier s’occupe de la logistique, de l’administratif et de l’interprofessionnelle. Morgan Remoleur est, quant à lui, responsable des relations avec les laboratoires et des achats. Tous trois disposent de bureaux individuels au 3e étage, tour de contrôle de l’officine, avec ses caméras de surveillance. « L’équipe avait un très gros potentiel qui n’était pas entièrement exploité. Chaque préparatrice est ambassadrice d’un univers. Ce sont aussi elles qui vont nous aider à trouver les bons produits et les mettre au bon endroit. » Enfin, par rapport à l’objectif de recentrer la pharmacie sur son cœur de métier, les titulaires misent sur la nouvelle organisation pour faire progresser la délivrance des médicaments sur prescription. Entre novembre et février, le nombre journalier d’ordonnances est déjà passé de 180 à 210 en moyenne. « La preuve que nous sommes dans la bonne direction », se réjouit Morgan Remoleur.