David à côté de Goliath
Un pour tous !…
Installée depuis 1989 en plein centre-ville à Toulouse, Marie-Renée Aubas a sa conception de la pharmacie fondée sur une relation de proximité avec sa clientèle. C’est pourquoi elle n’a pas hésité à acheter une très ancienne officine qui jouxte la plus grosse pharmacie de la ville. « Au début je fabriquais des produits homéopathiques avec l’aide d’une préparatrice, mais, après le déremboursement, j’ai dû m’en séparer et je travaille seule depuis onze ans. » Elle s’est habituée et cela ne la gêne pas vraiment, même si les contraintes sont fortes. « Bien sûr, il faut travailler 70 heures par semaine pour s’en sortir, la concurrence est forte mais je ne me bats pas contre les officines « usines à médicaments », je suis une pharmacienne de quartier avec une clientèle qui vient pour un service différent. De toute façon, économiquement, une assistante serait difficile à gérer. » Pour cette pharmacienne, l’avenir se dessine en solo.
Pharmaciens,maires et heureux
Je ne joue pas au golf, alors je dispose de mon temps… » Hors l’humour, Daniel Ringenbach possède un sens aigu de l’organisation. Il en faut quand on est à la fois le pharmacien et le maire de Lagarde-Enval, en Corrèze (770 habitants). De son comptoir, le pharmacien voit la mairie, et le maire voit la pharmacie depuis son bureau. « Quand j’ai été élu en 1995, je voulais prendre un remplaçant un jour par semaine. Mais à la campagne ça ne sert à rien, les gens vous sollicitent quand ils en ont besoin. »
Venu de l’Est voici 23 ans par les petites annonces, Daniel Ringenbach est resté là pour la qualité de vie : « Ou bien on réinvestit assez rapidement, ou bien on ne bouge plus. » Françoise Bloch, elle, est née à Mur-de-Sologne (1 216 habitants) et a repris en 1983 la pharmacie que ses parents avaient créée avant d’être élue maire de la ville.
Deux destins, deux méthodes différents pour ces pharmaciens-maires. Après avoir conduit sa fille à l’école à Tulle, Daniel Ringenbach met sa casquette de pharmacien. Il faut faire vite pour réaliser 580 000 Euro(s) de CA. Le généraliste, dont le cabinet est tout près, consulte le matin. Pratique. « C’est à ce moment surtout que je fais de la pharmacie. » Dans l’arrière-salle restent ouverts quelques-uns des dossiers de la commune, car, entre deux clients… A la pause de midi, il case les réunions de chantier et la gestion des neuf salariés de la commune. Et le soir, après le portage des médicaments, commencent les réunions municipales…
Françoise Bloch, elle, a décidé de « compartimenter les choses, ici je suis pharmacienne, à la mairie, je suis le maire, on ne mélange pas ». Tous les jours entre 12 h 15 à 14 heures, mais aussi le samedi après-midi, elle ferme l’officine (600 000 Euro(s) de CA) et rejoint la mairie. « Les gens savent que je suis seule, ils adaptent leurs horaires, mais ils savent aussi que j’habite au-dessus de la pharmacie… »
Daniel Ringenbach a pu convaincre un jeune médecin de s’installer dans le village. Exercice difficile, comme celui de trouver un remplaçant à l’officine : « Depuis deux ans, c’est quasiment lui qui fixe mes dates de congés ! » Quant à Françoise Bloch, elle ne trouve déjà plus d’assistante pour la remplacer. Mais elle se dit heureuse de prendre son temps, de discuter, d’avoir malgré tout une vraie qualité de vie en monde rural : « Si c’était à refaire, je le referais. »
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