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Une question d’étiquette

Publié le 13 octobre 2001
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A l’heure où recevoir un bonjour de son voisin de palier relève du défi, des petits trucs nous font parfois un plaisir immense. Tiens, chez Virgin, le palais branché de la musique, de l’image et un tout petit peu du livre, ils ont trouvé « the human touch ». Sur certains livres, on remarque une bande en papier bleu vif et, dessus, écrite à la main (avec un vrai stylo), la critique enthousiaste du libraire. Des adjectifs, un superlatif final et le tour est joué. Derrière l’avis du libraire, un slogan : « Si ce livre pouvait vous rapprocher de nous. »

Un pharmacien pétillant et inventif, dont je tairai le nom pour ne pas rendre les autres jaloux, écrit lui aussi sur des produits de parapharmacie de petites critiques à l’intention des clients. Moi qui n’achète jamais de pastilles (du genre qui ne servent à rien d’autre que satisfaire un simple besoin de sucre), je me suis retrouvée avec une boîte, parfum caramel et sans sucre. Il avait écrit quelque chose dans le style : « J’ai goûté, c’est bon… », et plouf, j’étais tombée dans le panneau !

Qu’a-t-il gagné dans cette histoire, hormis quelques francs ? Tout plein de nouvelles considérations à son égard. D’abord cette écriture manuscrite dans le monde froid de la pharmacie fait chaud au coeur. Le pharmacien n’est pas un robot mais bien un homme avec une langue et des papilles… Et là, oui, ça rassure. On se sent à égalité, car nous, clients, ne sommes que des pauvres êtres de chair et de sang avec nos chatouilles et nos gratouilles.

Second point : le plein de confiance qui découle de ce conseil sympathique. Dans notre société où traçabilité, qualité et sécurité reviennent dans toutes les bouches, cela a son importance. Le pharmacien joue le rôle du goûteur.

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Je ne suis pas retournée chez lui depuis quelques semaines, faute de besoin, mais je me prends à rêver… J’entre dans l’officine et vais picorer ici et là ses critiques et conseils quand soudain je tombe en arrêt devant un panonceau : « J’avais un rhume affreux, j’ai testé pour vous… En deux jours j’étais remis sur pieds ! », ou alors : « Un de nos collaborateurs a essayé. Aujourd’hui, il a retrouvé sa peau de bébé ! » Evidemment, je ne pense qu’aux petits maux, mais pourquoi ne pas étendre ces critiques aux effets des médicaments de confort ? Et là me revient en mémoire le fameux slogan de chez Virgin, à la sauce pharmacie : « Si ces pastilles pouvaient vous rapprocher de nous ! »