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Un point de vue au volant

Publié le 1 mai 2009
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-Des opticiens ont ouvert un drive-in dans la banlieue de Lille. -Objectif : offrir une formule d’achat ou de retrait de produits plus rapide aux clients pressés. -Le service s’est aussi étendu au secteur de l’officine, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Une dizaine de pharmacies le proposeraient.

Initialement, Driv’optic était conçu pour faciliter les démarches des personnes à mobilité réduite. Il a été aménagé le 9 avril avec un espace couvert comprenant deux places de parkings. Certains clients entrent ainsi plus facilement dans le magasin et d’autres utilisent cet espace comme un drive-in. Sans quitter leur véhicule, ils retirent rapidement leurs lunettes laissées en réparation grâce à un accès direct à l’atelier du magasin, achètent des piles pour leurs appareils auditifs ou encore déposent des documents administratifs sans avoir à attendre. Ils bénéficient également d’un espace entièrement consacré aux lunettes de créateurs. Installé dans la zone commerciale d’Auchan de Faches-Thumesnil, Driv’optic s’étend sur une surface de 350 m2 dont une centaine pour le seul drive-in. Pour ses concepteurs, c’est bien une première, mais qui pourrait devenir une franchise si l’expérience s’avère concluante.

Les pharmacies étaient pionnières

Le choix de l’emplacement n’est pas dû au hasard : l’hypermarché a adopté lui aussi la formule drive-in en janvier 2006. C’est le second de l’enseigne après celui de Leers, toujours dans le Nord, inauguré en 2000. Aujourd’hui, 70 GMS s’y sont converties, d’Auchan à Leclerc pour les plus actifs jusqu’à Système U et Intermarché. Deux formules sont offertes aux consommateurs qui veulent faire leurs courses rapidement. Soit passer commande sur Internet pour une livraison deux heures après, soit sur une borne située près des places de livraison afin que les achats leur soient livrés directement dans le coffre de leur voiture. En moyenne, 5 000 références sont proposées (alimentaire, hygiène-beauté, produits d’entretien) et le panier moyen tourne entre 85 et 90 euros.

En 2000, un pharmacien avait lui aussi adopté cette démarche novatrice. Inspiré, expliquait alors Daniel Buchinger installé à Colmar, par le modèle développé aux Etats-Unis pour les personnes handicapées, ce dispositif s’adressait aussi aux mères de famille qui ne souhaitaient pas laisser leurs enfants seuls dans la voiture ou aux personnes âgées. Cela fit grand bruit à l’époque. Depuis, une dizaine de pharmacies font du drive-in dans le nord et dans l’est de la France.

La dernière ouverture en date a eu lieu le 13 février dernier à Douchy-les-Mines (Nord). Philippe Desort, qui a racheté la pharmacie en 2002, s’est lancé dans des travaux pour en augmenter la surface, de 140 à 250 m2. Il a également racheté 1 200 m2 de terrain situé à l’arrière du bâtiment pour créer un parking et mettre en place un nouveau service sous forme de drive-in. « Le drive-in est aussi intéressant comme espace de confidentialité pour les clients qui veulent acheter de manière discrète certains produits comme du Viagra, souligne Philippe Desort. Nous avons installé une cellule de détection au niveau du plafond. Dès qu’une voiture se présente, une lampe clignote. » Pour le titulaire, c’est un service complémentaire. Aujourd’hui, une à trois personnes l’utilisent quotidiennement.

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