La GMS poursuit son rêve

La libéralisation du marché et la levée de l’interdiction de la propriété multiple (supérieure à quatre officines) ne sont plus qu’une question de temps en Allemagne. Alléchées par les marges que ce séisme va générer, les grandes enseignes commerciales allemandes comme Rewe et les chaînes de drogueries DM ou Schlecker préparent leur entrée sur le marché de la pharmacie.

Déjà des pharmacies Lidl en Europe de l’Est

Actuellement, en matière de pharmacie, la GMS doit se contenter de coopérations de distribution avec des vépécistes néerlandais comme Vitalsana pour Schlecker ou de points de commandes-livraisons dans le cas des drogueries DM.

Le groupe Rewe, qui serait prêt à se rapprocher de l’e-pharmacien suisse Zur Rose, pourrait adopter la même stratégie que Celesio en offrant un contrat de coopération aux officines installées dans ses centres commerciaux. Le répartiteur Celesio-Gehe est le seul à disposer d’une marque et d’une centaine de points de vente depuis le rachat l’an passé de Doc Morris. Ses officines restent indépendantes mais distribuent les produits de Doc Morris.

Zur Rose dit de son côté avoir été approché par différents groupes de distribution. Certains d’entre eux comme le hard-discounter Lidl expérimentent déjà la pharmacie sur le marché est-européen avec 200 points de vente sous la marque Dr. Max.

Le pays pourrait perdre entre 4 et 5 000 officines

La GMS fonde tous ses espoirs sur Bruxelles qui a déjà l’Allemagne dans le collimateur, car le pays limite à quatre le nombre d’officines par pharmacien. La levée de la réglementation autoriserait de facto les chaînes. Selon une étude du groupe de consulting Sempora, la libéralisation ferait passer le nombre d’officines de 21 000 actuellement à 16 700 d’ici à cinq ans. Un expert avance que seul le prix élevé des officines (750 000 Û en moyenne) reste dissuasif contre la constitution de chaînes. A dire vrai, c’est bien peu pour un groupe comme Rewe dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à 42 milliards d’euros.