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VPC, Internet : Des clics et une grande claque pour les pharmaciens

Publié le 28 septembre 2002
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Le vépéciste pharmaceutique Doc Morris a causé un véritable schisme entre les officinaux, avec notamment la création d’un nouveau syndicat.

Seuls la Cour de justice européenne et le Tribunal constitutionnel allemand sauront arrêter l’offensive de Doc Morris. Interdit à plusieurs reprises par les tribunaux d’exercer ses activités sur le sol allemand, le vépéciste a su contourner la loi.

Doc Morris protégé par le gouvernement. Le conflit avec les pharmaciens allemands est passé à la vitesse supérieure lorsque des caisses d’assurance maladie du nord de l’Allemagne ont incité leurs patients à s’approvisionner chez le pharmacien vépéciste. Avec la bénédiction à peine voilée de la ministre de la Santé, qui voit dans la vente par Internet de médicaments de 10 à 60 % moins chers une source de 300 millions d’euros d’économies par an.

Le syndicat professionnel BVDA entend quant à lui engager une procédure et demander des dommages et intérêts à Doc Morris pour manque à gagner. Son président, Wilhelm Raida, estime à 10 MEuro(s) de CA et 2,7 MEuro(s) de bénéfice par an le préjudice causé. Mais seule une plainte collective aurait les chances d’aboutir. Il s’agit maintenant pour le BVDA de mobiliser les officinaux…

A l’opposé, certains pharmaciens provépécistes, membres du BVDVA, ont déposé plainte auprès du Tribunal constitutionnel allemand contre l’interdiction de la vente à distance de médicaments. Motif retenu : cette interdiction et le monopole détenu par les officines enfreignent la liberté de distribution des produits.

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Le monopole en danger. L’autorisation de la VPC signifierait la libéralisation du prix du médicament, la levée de l’interdiction de la propriété multiple ou par un tiers, la création de chaînes, la chute du monopole des pharmaciens sur la vente de médicaments remboursés… ainsi que la mainmise par les caisses sur les réseaux de la VPC. Derrière les comptoirs des officines, il se murmure que des avocats sillonnent dès aujourd’hui l’Allemagne à la recherche de pharmacies à vendre…

Les pharmaciens contre-attaquent

La carte du conseil. Drogueries, discounters alimentaires autrefois, VPC aujourd’hui, les pharmaciens allemands doivent faire face à de nouvelles menaces concurrentielles sur le marché du médicament et des produits de santé (hygiène, compléments alimentaires…). Ils se positionnent à chaque fois en tant qu’acteurs de santé et jouent la carte du conseil et de la proximité. Journées d’informations sur des pathologies considérées comme des maux nationaux (diabète, cholestérol, tension artérielle…), sièges de massage en officine à disposition de leurs clients ou appareils de mesure du « body mass index »… l’imagination est au pouvoir dans les officines.

Bataille sur Internet. Signe qu’ils se mettent eux aussi aux nouvelles technologies de l’information, les pharmaciens allemands peuvent désormais ouvrir une page Internet personnelle via le site http://www.aponet.de créé par l’ABDA. Leurs clients peuvent s’y connecter et commander leurs médicaments. Cette procédure ne les dispense pas de se rendre à l’officine pour se procurer les produits, la livraison à domicile restant interdite et réservée qu’à des cas extrêmes. Mais le jour de la libéralisation, il suffira d’un clic pour passer à la livraison automatique.