Tendances à suivre

Le consommateur change : il devient hyperconnecté, demande plus d’échanges humains en magasin… Beaucoup d’enseignes et de boutiques l’ont bien compris. Pourquoi la pharmacie resterait-elle étrangère à cette évolution sociétale ? D’autant que derrière chaque patient se cache un client comme les autres. Dans ce contexte, Pharmacien Manager a demandé à Monique Large, fondatrice de l’agence Pollen Trendconsulting et du blog www.butinages.com, de venir sur Pharmagora présenter son étude « Les 100 points de vente qu’il faut avoir vus en 2012-2013 ». De ce tour d’horizon international réalisé selon sept tendances de consommation, nous avons sélectionné les exemples qui se prêtent à la réinterprétation officinale.

« Browse on the go »

Il s’agit pour le point de vente de séduire des consommateurs « sur leur route », en allant à leur devant en proposant des drive-in. Autres solutions : attirer l’attention avec une superposition d’objets, des boutiques éphémères et des animations événementielles.

Exemple : le magasin de décoration Normann 1 à Copenhague change de vitrine tous les jours !

Idée pour la pharma : animer régulièrement le point de vente, voire organiser une animation événementielle sur une seule journée.

« Consumer connect »

Faut-il le rappeler ? Nous sommes désormais tous connectés pratiquement 24 h sur 24, avènement du smartphone oblige. Les communautés on-line prennent de l’ampleur et donnent leur avis… qui se retrouve dans le point de vente.

Exemple : chez C & A 2 au Brésil, les cintres présentant des habits sont dotés d’un écran affichant le nombre de « like » des consommateurs.

Idée pour la pharma : placer, en collaboration avec des marques de cosmétique, des affichettes électroniques évoquant en temps réel le nombre de fans d’une gamme sur Facebook.

« Sharing places »

« Aujourd’hui, les lieux de vente ne sont plus seulement voués au mercantilisme, on voit émerger la volonté de créer des échanges, de partager de belles choses avec les gens », constate Monique Large.

Exemple : la compagnie d’assurance State Farm 3 à Chicago a ouvert « Next door », une sorte de café communautaire où elle organise des ateliers d’informations sur la finance, etc.

Idée pour la pharma : aménager un espace convivial pour organiser des ateliers découverte ou des journées d’information sur une pathologie, une spécialité (aromathérapie, vétérinaires…)

« New simplicity »

Dans le sillage du développement durable, les consommateurs sont à la recherche de choses « vraies » et simples. L’offre à foison ne fait plus forcément recette, place à l’épure et à la sélection des produits.

Exemple : la farmacía de Los Austrias 4 à Madrid a renoué avec l’ambiance du laboratoire, avec un décor réduit à l’essentiel (des étagères et quelques références exposées). Trop rigoriste ? Reste que le positionnement médical transpire…

« Urban culture »

La valeur ajoutée d’un point de vente se mesure aussi à sa capacité à organiser des événements culturels. À l’image de Louis Vuitton aux États-Unis qui a demandé à l’artiste japonaise Yayoi Kusama de relooker ses flagships. Mais la culture peut aussi se penser d’un point de vue local en proposant des produits fabriqués régionalement.

Exemple : la chaîne de pharmacies hospitalières Vårdapoteket 5 en Suède a fait appel à un graphiste pour créer son identité visuelle et retranscrire ainsi son ambition d’« être une oasis de santé dans toutes les situations liées aux soins ».

« Techno-show »

Bienvenue dans le monde de la réalité augmentée, des écrans géants, des vitrines interactives, des essayages ­virtuels (comme chez Marks & Spencer qui propose une virtual manucure) ! Également, les robots font leur apparition dans les lieux publics.

Exemple : l’hôtel Yotel 6 à New York crée l’attraction en installant un robot dans sa consigne à bagages.

Idée pour la pharma : vous êtes équipé d’un automate ou d’un robot ? Pourquoi ne pas montrer le cheminement des boîtes de médicaments dans les rampes d’accès ? À méditer.

« Be extra-terrestrial »

Tout le monde a besoin de « sortir de l’ordinaire », de rêver… La preuve ? L’espace culturel The Barbican a installé une « salle de pluie » qui est devenue l’attraction la plus populaire à Londres, avec une file d’attente pouvant durer jusqu’à 12 heures !

Exemple : le confiseur Ciocolatto Monterrey 7 à Mexico crée la surprise avec son rose dégoulinant sur une partie du mobilier blanc immaculé.

Idée pour la pharma : un plafond étoilé dans la salle de confidentialité, un puits de lumière au centre de l’officine… Un peu de ciel bleu ensoleille le quotidien de vos patients !