Schizofrénésie de consommation

Pour cette année 2020, je vous souhaite bien évidemment une bonne santé. Pour vous, vos proches, mais aussi pour vos ventes. En plus d’être le mois des vœux, janvier est aussi celui des soldes. 66 % des Français ont déclaré réserver leurs achats, toutes catégories confondues, pendant cette période, selon l’étude « Prix, soldes promotions : la grande confusion des consommateurs », menée par l’ObSoCo, en janvier 2020. Le moment reste donc très important pour le commerce. Même si cette année, la durée des soldes est raccourcie, passant de 6 à 4 semaines. Et même si l’abondance des promotions tout au long de l’année (ventes privées, offres de rentrée, Black Friday, Cyber Monday…) ringardise sérieusement les soldes, au point d’en faire perdre les repères sur les prix.

La consommation est cependant un phénomène plus complexe et se développe finalement sur un modèle assez proche de l’addiction : on voudrait consommer moins, mais on n’y arrive pas ! Les Français sont pris en étau entre le plaisir de consommer, l’envie de faire de bonnes affaires, mais aussi et surtout, l’envie de consommer autrement. Ils sont désormais de plus en plus sensibles au « prix juste », c’est-à-dire celui qui assure le meilleur rapport qualité/prix, une rémunération satisfaisante des salariés et la protection de l’environnement. Mais ne sont pas prêts pour autant à acheter plus cher ! Entre l’idée « d’acheter au moins cher » et celle « d’acheter au prix responsable », aucune des deux ne prend le pas sur l’autre. C’est ce que l’économiste Robert Rochefort a appelé la schizophrénie du consommateur : il est à la fois consommateur et citoyen. Ce qui n’est déjà plus contradictoire.