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LE TICKET DE CAISSE AU BOUT DU ROULEAU
A compter du 1er janvier 2023, l’impression automatique des tickets de caisse, de carte bancaire et des bons d’achats aura disparu, sauf demande contraire du client, comme le prévoit la loi n° 2020-105, du 10 février 2020, relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. En attendant, des solutions se mettent déjà en place.
Si la réforme n’est encore encadrée par aucune obligation légale (la donne devrait changer d’ici au 30 juin 2022), de grandes enseignes comme Carrefour, Système U, Decathlon, Uniqlo, ou encore, Etam… proposent déjà un ticket dématérialisé envoyé par mail, SMS ou sur un compte client, dans un souci de réduire leur impact environnemental. « Depuis un an, nous avons mis fin à la distribution automatique du ticket de caisse dans nos magasins de proximité (Proxi, Carrefour Express, Carrefour City…) pour nos clients porteurs de la carte de fidélité, qui retrouvent alors leur ticket en ligne sur Carrefour.fr », souligne Bertrand Swiderski, directeur RSE du groupe Carrefour, pionnier dans la démarche. Ce dispositif, qui sera étendu progressivement aux hypermarchés, constitue pour l’enseigne une nouvelle étape de sa feuille de route “zéro-gaspillage”, et de son engagement en matière de lutte contre la déforestation.
Accompagner les petits commerçants.
Qu’en est-il des petits commerçants ? Sont-ils prêts ? « Pas du tout, répond Jessica Nguyen, présidente de FlipNpik Europe, plateforme d’accompagnement des commerçants dans leur passage au numérique. Car, seule une minorité de commerçants français est familiarisée avec le digital ; alors qu’en Allemagne, avant la pandémie, c’était le cas pour 75 % d’entre eux ! ». D’où les réticences à abandonner le papier. « Si le numérique offre de nouvelles opportunités de communication, il implique également des changements et des coûts supplémentaires pour les retailers, déjà fragilisés par la crise ». Et quid des personnes âgées qui restent très attachées au ticket de caisse et qui ne sont pas toujours à l’aise avec les nouvelles technologies ? « Les consommateurs doivent avoir le choix. Le numérique doit être au service de l’être humain. Aujourd’hui, c’est encore trop souvent l’inverse », répond Jessica Nguyen.
Une dématérialisation éthique de la data.
A la fin du ticket de caisse en janvier 2023 se joint la fin du bon de réduction imprimé. Une transition déjà entamée dans la grande distribution, mais aussi en pharmacie avec Payps qui propose une solution 100 % digitale – via le logiciel de gestion d’officine (LGO) – pour dématérialiser le bon de réduction immédiat en caisse. « 1400 officines sont déjà clientes via leur programme de fidélité comme celles du groupement Univers Pharma et Escale Santé, détaille Olivier Cerf, président et co-fondateur. Notre ambition est de couvrir 50 % du parc officinal français d’ici à fin 2021 avec notre solution ». Elle permettra également de gérer la dématérialisation du ticket de caisse. « On va séparer le contenu du ticket des données individuelles qui ne seront pas conservées. Et donc non réexploitées par les industriels, assure Olivier Cerf. Nous prônons une dématérialisation éthique de la data en nous appuyant sur un comité de surveillance ».
Un tiers de confiance.
Car, c’est bien la collecte et l’exploitation des données personnelles qui posent un problème. Pour le résoudre, My Data is Rich se positionne comme un tiers de confiance indépendant. Objectif : se charger de collecter et conserver les tickets de caisse des consommateurs dans des data centers hébergés en France. « Notre rôle est de permettre aux particuliers de tirer un juste intéressement de leurs données personnelles et aux entreprises d’exploiter de manière vertueuse des données librement enrichies par les particuliers eux-mêmes », explique Éric Zeyl, fondateur et vice-président de la start-up. Les tickets de caisse sont envoyés à une adresse mail spécialement créée à cet effet, offrant une meilleure protection de la vie privée comparée à l’utilisation d’une boîte de messagerie personnelle. « Dans cet espace, le consommateur pourra visualiser, classer, trier ses tickets de caisse numériques, comme il le fait aujourd’hui avec ses tickets papiers ». Une fois le consentement du client accordé à la société, les entreprises pourront, sur la base des données proposées, faire tout type d’offre aux contributeurs de MDiR et par l’intermédiaire de MDiR uniquement. « Chaque consommateur se verra rétrocéder 50 % des gains d’exploitation de ses données volontairement valorisées ». La commercialisation du service est prévue en fin d’année.
LE PAPIER FAIT DE LA RÉSISTANCE
Près de 60 % des consommateurs préfèrent encore disposer de leur ticket après leur passage en caisse, selon une enquête réalisée en mars 2020 par OpinionWay pour le groupement d’entreprises de transformation de papier (GETP). Seuls 39 % des sondés opteraient pour un ticket de caisse dématérialisé (par e-mail ou SMS). Leurs réticences ? L’inquiétude à transmettre leurs données personnelles (55 % des sondés), redoutant l’exposition aux spams promotionnels (73 %) et/ou l’impossibilité d’accéder aux tickets en l’absence d’Internet (68 %). C’est donc sans surprise qu’une majorité (55 %) des personnes interrogées se déclarent opposées à une loi interdisant les tickets de caisse en papier – une proportion qui augmente significativement avec l’âge des sondés, passant de 35 % chez les 18-24 ans à 71 % chez les 65 ans et plus.
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