E-santé Réservé aux abonnés

Une solution qui a de l’avenir

Publié le 1 février 2022
Par Yves Rivoal
Mettre en favori

Autorisé en pharmacie depuis l’arrêté du 3 juin 2021, le télésoin pourrait impacter durablement l’exercice officinal dans les années à venir. Nombreux sont les groupements qui en sont déjà convaincus.

Le télésoin sera demain aux pharmaciens ce que la téléconsultation est aujourd’hui aux médecins. Ce pronostic peut paraître incongru, voire hors sujet, au moment même où les équipes officinales sont au bord de l’épuisement et que les usages restent plus que balbutiants, mais certains groupements sont en tout cas convaincus du potentiel de ce nouveau mode d’interaction qui consiste à échanger en visio et à distance avec un patient. Elsie Santé, Giropharm, Pharmactiv et Univers Pharmacie l’ont déjà intégré à leurs offres digitales, et des réseaux comme iPharm, Objectif Pharma, PharmaVie ou Well & Well sont en train de plancher sur le sujet. La plupart des acteurs spécialisés dans la digitalisation proposent également leurs solutions en direct aux pharmaciens. C’est le cas par exemple de Maiia, d’Avis2santé, Medaviz ou Ordoclic.

Un large champ des possibles.

« Nous sommes persuadés que ce nouveau mode d’exercice va ouvrir aux pharmaciens un formidable champ des possibles, résume Sonia Plumecocq, responsable projet santé de Giropharm qui propose à ses adhérents une solution de télésoin via un partenariat avec Maiia qui lui fournit aussi la téléconsultation. Dans le cadre de leurs nouvelles missions, ils pourront utiliser demain le télésoin pour les entretiens pharmaceutiques, les bilans partagés de médication et les suivis de sevrages tabagiques, mais aussi pour organiser des ateliers d’éducation thérapeutique virtuels, ou faire de la téléexpertise avec des pharmaciens hospitaliers ». L’expérimentation réalisée sur la plateforme de télésoin TéléO, dans dix-huit officines, par l’URPS Pharmaciens Occitanie en partenariat avec le GIP e-Santé Occitanie, a de son côté montré que 75 % des actes réalisés étaient en dehors du cadre conventionnel. Les officines pilotes ont eu recours au télésoin pour faire de l’accompagnement à l’ordonnance et du conseil associé, des soins de support, du conseil en phytothérapie…

Peu d’investissement.

Contrairement à la téléconsultation qui implique d’investir dans une station et une batterie de dispositifs médicaux, le télésoin ne nécessite aucun investissement lourd. « Il suffit de posséder une bonne connexion Internet et un ordinateur, une tablette ou un smartphone doté d’une caméra et d’un micro, précise Guillaume Gobert, le cofondateur d’Ordoclic. Il n’y a pas non plus besoin de télécharger un logiciel puisque notre plateforme est accessible sur Internet via un login et un mot de passe ». Résultat : le ticket d’entrée se révèle très accessible, les différentes offres sur le marché oscillant entre 49 et 69 € HT par mois. L’accès à la plateforme de Medaviz est même gratuit pour les officines en exercice isolé.

Former les équipes.

Pour Sonia Plumecocq, les pharmaciens auraient tout intérêt à se préparer à ce nouveau mode d’exercice qui intéressera les patients ne pouvant plus, ou ne souhaitant plus, se déplacer à l’officine. « Si l’on veut que les usages se développent et que le télésoin trouve pleinement sa place dans la prise en charge des patients, les pharmaciens devront faire monter en compétences leurs collaborateurs car les échanges à distance impliquent d’adopter une écoute et une posture différentes de celles qu’ils ont l’habitude d’avoir au comptoir, souligne-t-elle. Il faudra aussi que ces plateformes soient interconnectées avec les LGO afin de faciliter la vie des équipes officinales ».

Publicité