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Trois questions à Jean-Luc Audhoui

Publié le 1 septembre 2001
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membre du conseil central A. Grand utilisateur de banques de données, il a participé au groupe de travail sur l’assurance qualité animé par Henri Lepage.

Existe-t-il un projet de validation des banques de données ?

Ce projet a effectivement été évoqué mais rien n’a été pour l’instant mis en place. Celui-ci ne dépend, en tous les cas, pas de l’Ordre mais devrait être le fait d’une autorité telle que l’Afssaps. La question est : a-t-elle les moyens de le faire ? A l’heure actuelle, il n’existe donc toujours pas de validation officielle. Chaque banque évolue de son côté, avec son propre comité scientifique.

Que pensez-vous de la qualité de ces banques ?

Ce sont de bons outils, mais qui souffrent d’une insuffisance dans leur mise à jour qui n’est pas assurée à la vitesse requise. Il existe tout un circuit qui freine cette mise à jour : les résumés des caractéristiques des produits sont envoyés par l’Afssaps aux éditeurs des banques de données qui les réceptionnent puis les traitent, adressent ensuite ces informations soit directement aux pharmaciens, soit aux sociétés informatiques développant et distribuant les logiciels qui, à leur tour, les font parvenir aux pharmaciens… Conséquence : le délai avoisine le mois voire le mois et demi et les pharmaciens ne disposent pas des dernières nouveautés en temps et en heure. La mise à jour via Internet devrait améliorer les choses car le pharmacien pourra lui-même télécharger l’information.

Répondent-elles à tous les besoins d’informations du pharmacien ?

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Si ces outils permettent de détecter les interactions (entre produits de l’ordonnance, avec les prescriptions antérieures) et les contre-indications (par rapport au profil du patient), ils ne gèrent généralement pas les dépassements de posologie. Ceci est d’ailleurs difficile à mettre en oeuvre en grande partie en raison de la tendance des prescripteurs à modifier les posologies afin de s’affranchir des contraintes administratives. Quoi qu’il en soit, l’introduction de l’opinion pharmaceutique devrait contribuer à affiner et enrichir les banques de données et améliorer leurs supports logiciels.