Télémédecine : MG France appelle au bon usage de la téléconsultation en officine

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Télémédecine : MG France appelle au bon usage de la téléconsultation en officine

Publié le 11 décembre 2018
Par Francois Pouzaud
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Ayant pris connaissance de l’avenant n° 15 relatif au déploiement de la télémédecine à l’officine, signé entre les syndicats de pharmaciens et l’Assurance maladie, le syndicat MG France salue cette avancée au bénéfice des patients mais insiste sur la nécessité d’organiser les téléconsultations dans le respect du parcours de soins coordonné.

Jacques Battistoni, président de MG France, ne cache pas ses craintes. « Je peux imaginer que la téléconsultation en officine puisse être utile à certains patients mais celle-ci ne doit pas se transformer en un moyen de détournement de la patientèle du médecin traitant », avertit-il. Dans un communiqué daté du 10 décembre où il explique que « la médecine générale ne se réduit pas à une cabine d’outils connectés », il met en garde patients et pouvoirs publics de risques pour la santé publique et la bonne organisation des soins tels que « l’offre de téléconsultation commerciale « hors sol », répondant à des considérations économiques au détriment de la santé des patients ».

« Deux directions de la téléconsultation se dessinent, celle organisée du parcours de soins et celle d’un développement très commercial », explique-t-il. Afin de prévenir les dérives, il est essentiel, selon le président de MG France, de définir les conditions pratiques de la collaboration médecin traitant/pharmacien qui nécessite l’établissement d’un agenda et de moyens de communication partagés. « Un patient qui n’arrive pas à joindre son médecin traitant peut se rendre par impulsion à l’officine et se voir proposer une téléconsultation avec un autre médecin. Mais comment détermine-t-on que son médecin traitant est absent ? Il est important de définir les modalités de travail entre les uns et les autres, au sein de l’équipe de soins primaires… »

Autre point très gênant trouvé par Jacques Battistoni dans l’avenant n° 15: « Le potentiel conflit d’intérêts du pharmacien d’officine qui initie la téléconsultation », en mettant de facto une pression sur le prescripteur. « Pousser aussi un patient à télé-consulter, c’est une prescription assurée », expose-t-il. En conséquence, « pharmaciens et médecins doivent concourir au bon usage de la consultation, y compris de la téléconsultation qui doit être régulée et gérée au niveau des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) », conclut-il.

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