Quels usages des nouveaux outils digitaux dans les missions officinales ?
Espace numérique de santé, e-prescription, messageries sécurisées : les officinaux intègrent progressivement les outils numériques de santé dans la pratique quotidienne de leurs missions et dans leurs échanges avec patients et professionnels. Témoignages.
Laurie Mettavant
![](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/06/MPL-Laurie_Mettavant.jpeg.jpeg)
« Dans notre officine, la mise à jour du logiciel référencé « Ségur » remonte à l’été 2023. Cela s’est fait sans bouleverser notre quotidien au comptoir. Nous procédons à l’alimentation du dossier médical partagé (DMP) des patients pour les médicaments dispensés et les notes de vaccination. Pour les premiers, cela est fait automatiquement par le logiciel officinal. Pour la vaccination, une fenêtre apparaît au moment de la facturation ; on l’enregistre en cliquant dessus. C’est aussi ce qui se passe pour des entretiens courts avec une femme enceinte. Afin de gagner un maximum de temps, cela doit être géré le plus possible par le logiciel. Par ailleurs, nous alimentons le DMP, mais nous aimerions également pouvoir en bénéficier et nous y référer pour sécuriser la dispensation de spécialités dans certaines situations. A l’avenir, nous devrions pouvoir le consulter de manière plus simple qu’en ayant recours à notre carte professionnelle de santé (CPS) ou e-CPS. Il arrive encore que le DMP soit totalement vide. A terme, nous pourrions avoir accès aux bilans biologiques des patients, aux comptes rendus médicaux. Les médecins ne renseignent pas forcément le DMP faute d’avoir une version à jour de leur logiciel. Et les patients n’ont pas tous activé Mon espace santé. Lorsqu’on les vaccine, on en profite pour leur expliquer qu’il s’agit d’un carnet de santé en ligne très sécurisé qui regroupe toutes les informations qui les concernent et qu’ils doivent seulement l’activer puis s’y connecter pour y accéder. »
Thibault Tchilinguirian
![](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/06/MPL-ThibaultTchilinguirian.jpg.jpg)
Par ailleurs, nous commençons à voir des e-prescriptions. Il ne s’agit pas de prescriptions médicales scannées et envoyées dans le DMP mais bien d’ordonnances numériques comportant un QR Code. Depuis décembre dernier, les médecins peuvent en rédiger pour des médicaments stupéfiants et assimilés. Cela apporte une sécurisation à la dispensation. Plus généralement, les e-prescriptions, ne sont pas toujours au point. Il peut y avoir des anomalies, donc des étapes supplémentaires si le prescripteur n’a pas indiqué la bonne présentation de médicament ou la marque générique référencée à l’officine
Enfin, nous utilisons une messagerie sécurisée organisationnelle. L’union régionale des professionnels de santé pharmaciens de Provence-Alpes-Côte d’Azur en fournit une gratuitement aux officines. Mais elle n’est pas encore intégrée au logiciel métier, qui en propose une payante. Cela viendra avec la seconde vague du Ségur du numérique en santé. Ainsi, quand je réalise un entretien court pour une femme enceinte, j’aimerais pouvoir lui envoyer une documentation par messagerie sécurisée. Pour le moment, je ne le fais pas car cela nécessiterait d’effectuer plusieurs manipulations. Ces messageries doivent encore se démocratiser. Le prérequis est que les patients les utilisent depuis leur ENS et que les pharmacies soient équipées de messageries organisationnelles. L’un des avantages de ces outils, c’est qu’elles nous permettent de joindre des prescripteurs hospitaliers. Leur retour peut être immédiat. Il m’est arrivé de recevoir rapidement la réponse d’un néphrologue là où auparavant il me fallait passer par l’intermédiaire de sa secrétaire médicale. »
Fabien Brault-Scaillet
![](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/06/MPL-Fabien_Brault_Scaillet.jpg.jpg)
De nos jours, les pharmaciens se distinguent comme les professionnels qui adressent le plus les notes de vaccination dans les espaces numériques de santé via leur logiciel. L’étape d’après consiste à transmettre au médecin un compte rendu de ce qui s’est passé au comptoir. Et si nous sommes amenés à prescrire ou à réajuster un traitement, il faudra aussi en laisser la trace quelque part.
Actuellement, l’implication dans le numérique ne peut pas être totale. D’ailleurs, tous les patients n’y sont pas prêts. Pour avancer, il faut accepter de travailler avec un mix digital-papier. Depuis plusieurs années, je mets en place un entretien sur le sevrage tabagique. Le recrutement de la personne éligible se fait pendant le temps de présence au comptoir en flashant un QR Code et en remplissant le test de Fagerström en ligne. Puis le relais est pris par un formulaire papier pour aller plus loin dans l’entretien. »
![Substitution par un biosimilaire : possible pour tout médicament biologique, sauf exceptions](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/01/iStock-1141239836-680x320.jpg)
![Osys veut faire naître la mission de « pharmacien de premier recours »](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/12/iStock-2161964801-680x320.jpg)