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Ordonnances numériques : un (trop) lent démarrage en pharmacie
Le 20 juin 2024, l’Assurance maladie a fait un point sur les outils numériques à disposition des professionnels de santé et des patients, dont l’ordonnance numérique. Si les médecins commencent à s’en emparer, seulement 12,5 % des officines en ont, pour l’heure, exécuté une.
L’ordonnance numérique ou l’e-prescription présente des avantages pour les pharmaciens selon l’Assurance maladie, dont ceux d’être un outil de lutte contre les fausses ordonnances et de n’avoir plus recours au dispositif SCOR. Pour autant, elle est encore loin d’être généralisée, les logiciels métier ne disposant pas tous de la fonctionnalité qui permet soit d’éditer une ordonnance numérique, soit de l’exécuter. Si les éditeurs y travaillent, le processus est freiné par les préséries voulues par l’Assurance maladie, qui consistent à réaliser des tests de qualité avant de déployer la solution informatique. Une procédure choisie pour éviter les bugs informatiques.
Plus de 22 millions d’e-prescriptions créées
Pour autant, les médecins commencent à s’équiper (dix logiciels de gestion du cabinet sont en cours de déploiement). Ainsi, fin mai 2024,près de 50 % des médecins libéraux, généralistes et spécialistes sont déjà équipés. De fait, 19 646 d’entre eux (environ 18 % des médecins) ont créé une ordonnance numérique. Au total, depuis le lancement fin 2022, plus de 22 millions d’ordonnances numériques ont été éditées. Surtout, depuis début 2023, le nombre d’e-prescriptions augmente de 2 millions chaque trimestre. Au premier trimestre 2024, ce sont près de 6,5 millions d’ordonnances dématérialisées qui ont été fournies aux patients.
Et plus de 90 000 ordonnances numériques exécutées
En revanche, il n’y a eu que 92 515 ordonnances numériques exécutées dans les officines depuis fin 2022. Pourquoi une telle différence ? Elle est avant tout liée au fait que six logiciels de gestion d’officine (LGO) – sur un total de huit solutions référencées Ségur – sont en cours de déploiement et que seulement 15 % des officines en sont équipées. Au total, ce sont donc 12,5 % d’entre elles (soit 2 481 pharmacies) qui ont délivré des produits de santé via une e-prescription. Un lancement bien lent depuis le début d’année 2024. Cependant, l’Assurance maladie juge positif un nombre d’e-prescriptions exécutées multiplié par trois entre octobre 2023 et mai 2024. Ainsi, entre janvier 2024 et mai 2024, leur nombre est passé de 8 971 à 15 845.
Une rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) adaptée
Ce démarrage ne risque-t-il pas de léser les pharmaciens dont l’un des indicateurs de leur Rosp “Numérique et accès aux soins” est l’utilisation des ordonnances numériques ? En effet, si le pharmacien a exécuté 35 % d’e-prescriptions durant l’année, il perçoit une Rosp de 250 € (convention pharmaceutique 2022). Selon son directeur général, l’Assurance maladie est prête à s’adapter à un retard de déploiement. Avec l’intime conviction que l’ordonnance numérique va vite décoller.
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