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Marianne Lechertier «   Les patients ressortent de la téléconsultation rassurés, soulagés et convaincus   »

Publié le 1 mars 2019
Par Francois Pouzaud
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A peine l’avenant «   télémédecine   » signé par les syndicats pharmaceutiques, Marianne Lechertier s’est emparé du sujet. Car à Fleury-Mérogis, où elle exerce, l’accès à un médecin généraliste relève du parcours du combattant. Voilà pourquoi elle propose depuis décembre un accès à la téléconsultation, sans rendez-vous.

Un désert médical en région parisienne. La situation n’est ni banale ni isolée. A Fleury-Mérogis, ville de l’Essonne qui compte 11 000 habitants, Marianne Lechertier vit des moments difficiles depuis que deux des trois médecins généralistes encore établis dans sa commune ont quitté la ville. « Le seul médecin restant, proche de la retraite, ne travaille qu’à mi-temps et les médecins des communes avoisinantes ne prennent plus de nouveaux patients », raconte-t-elle. Titulaire depuis 10 ans de la Grande Pharmacie de Fleury (groupement HPI Totum), à 41 ans, cette pharmacienne a déjà opéré la transformation digitale de son officine (automatisation du back-office et de la PDA, installation de deux drives) et pris le virage des nouvelles missions. Elle n’a donc pas snobé l’avenant conventionnel n° 15 signé le 6 décembre sur la télémédecine et a proposé sans attendre un accès à la téléconsultation en s’équipant de la station mobile de télémédecine VisioCheck développée par Visiomed, entreprise avec laquelle elle avait déjà implanté un rayon d’objets connectés.

« Ce nouveau service a été bien accepté car il répond à un besoin vital pour des patients qui n’ont pas de médecin traitant ou alors un médecin pas disponible et n’ont d’autre choix que la saturation des services d’urgence », explique Marianne Lechertier. Avant de lancer une téléconsultation, cette titulaire et ses deux adjoints vérifient qu’elle est légitime. « Nous expliquons au patient en quoi cela consiste, lui faisons signer un consentement puis créons un profil et ouvrons un DMP. Une fois le patient installé au calme dans la salle de téléconsultation, nous commençons par un questionnaire pour connaître le motif de consultation, ses antécédents médicaux, etc. A l’aide des objets connectés, nous mesurons les constantes de base : taille, poids, température, tension artérielle, pouls, glycémie si besoin… Le temps d’attente pour la mise en relation avec le médecin par visioconférence dépasse rarement 5 minutes. Nous nous éclipsons et si le médecin a besoin de nous pour la réalisation d’un test de diagnostic (bandelette urinaire, Trod), le patient nous appelle au moyen d’une sonnette. La séance dure une vingtaine de minutes. Le cas échéant, le médecin de la plateforme [BewellConnect, Ndlr] adresse un bilan de consultation au médecin traitant du patient et télétransmet une prescription à la pharmacie. Et si la personne doit être orientée aux urgences, le bilan de téléconsultation permet une admission plus rapide. »

300 consultations en un trimestre

Les résultats dépassent les attentes. « Depuis début décembre, nous avons réalisé plus de 300 consultations ». Et pratiquement autant de prescriptions « d’urgence » à dispenser. C’est par ce flux que Marianne Lechertier s’y retrouve financièrement. Pour cette téléconsultation, le client ne règle à la pharmacie qu’une indemnité de 7 euros. Cette participation permet de couvrir les frais de location de VisioCheck (750 €/mois) et la connexion au travers d’une box dédiée (100 €/mois). « Mais pas notre temps passé à ce service », s’empresse-t-elle d’ajouter.

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BIO EXPRESS

2002 : Mastère spécialisé Management médical à l’ESCP Europe (Paris).
2005 : Diplôme de docteur en pharmacie obtenu à la faculté de Paris V, après 5 ans passés dans l’industrie pharmaceutique (délégué hospitalier chez LFB, responsable des relations internationales pour Vichy).
2008 : Installation à Fleury-Mérogis (Essonne).