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L’émergence du télésoin

Publié le 30 mai 2020
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Les pharmaciens sortent épuisés de cette crise sanitaire. Ils ont eu un surcroît d’activité mais un chiffre d’affaires orienté à la baisse », rapporte Grégory Tempremant, pharmacien titulaire à Comines (Nord) et président de l’URPS Pharmaciens des Hauts-de-France, une région fortement touchée par le Covid-19. Il se félicite de la mise en place d’une filière régionale durable et de qualité pour la production de masques. Mais c’est l’émergence du télésoin à l’officine, qu’il a conduit en lien avec l’agence régionale de santé, qui a marqué les esprits. « Le boom de la consultation à distance ne va pas retomber. Les patients y ont trouvé un avantage. Le format qui a été utilisé, ce n’est pas la téléconsultation depuis l’officine mais le patient qui consulte depuis chez lui. » Dans les Hauts-de-France, la plateforme Predice, qui a permis le suivi à domicile de patients symptomatiques, est aussi depuis fin mars le support du télésoin en pharmacie. Il s’agit pour le pharmacien d’échanger à distance avec des patients sous traitement chronique. « Pendant la crise sanitaire, nous aurions pu objectiver le renouvellement des ordonnances en réalisant par le télésoin le suivi de la tension artérielle ou d’un diabète, toujours en lien avec le médecin. » Dès à présent, le représentant officinal veut lancer une expérimentation sur l’intervention pharmaceutique en s’appuyant sur ce concept. « Sur cette plateforme partagée, j’échange avec le médecin qui me donne son avis. Puis je rediscute de son traitement avec le patient. Les infirmiers libéraux sont aussi dans la boucle, c’est une stratégie partagée par les trois professions. » Une démarche innovante confirmée par l’arrêté paru au Journal officiel du 19 mai autorisant la réalisation d’entretiens pharmaceutiques et de bilans partagés de médication via le télésoin.

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