« Le pharmacien a un rôle beaucoup plus central que le médecin dans l’e-santé »
Médecin ORL, député LR de la Moselle, membre de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, Denis Jacquat a été réceptif au Livre blanc sur l’avenir de la profession présenté en septembre dernier par l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). D’où deux questions adressées début février à Marisol Touraine, ministre de la Santé, sur la place du pharmacien dans l’e-santé et ses compétences élargies de « pharmacien clinicien ».
Pourquoi vous intéresser à la pharmacie ?
On peut s’inquiéter des faillites d’officines, jusque-là inimaginables. En Alsace-Moselle, malgré un régime particulier, nous n’échappons pas à ce phénomène.
L’UNPF demande que le pharmacien soit le seul à pouvoir transmettre certaines données de santé numérique. Pourquoi soutenir cette idée ?
L’e-santé ne connaît pas de limites et les données de santé, concernant notamment la e-prescription et les échanges entre professionnels, doivent bien passer entre les mains de quelqu’un! Le pharmacien est le mieux placé pour être la plaque tournante des échanges de données. Il a une position beaucoup plus centrale que le médecin ou que tout autre intervenant de la chaîne médicale ou paramédicale. En plus, c’est souvent une personne de confiance.
Et comment confier ce rôle aux médecins généralistes qui dénoncent déjà avec le tiers payant une surcharge administrative ?
Vous défendez le « pharmacien clinicien ». Quel rôle le voyez-vous tenir?
C’est un pharmacien aux compétences élargies, dans la lignée des nouvelles missions de la loi HPST. Je citerais l’éducation thérapeutique du patient, la préparation des doses à administrer, le signalement des effets indésirables aux centres de pharmacovigilance, l’observance médicamenteuse. Cette nouvelle définition du métier officinal soutenue par l’UNPF, je la trouve judicieuse. Voilà pourquoi j’interpelle la ministre de la Santé sur ce point.