La Poste accélère
Le marché de la livraison de médicaments à domicile serait-il enfin en train de décoller ? Sur sa plateforme “Mes médicaments chez moi”, le groupe La Poste enregistre depuis quelques mois une progression soutenue du nombre de livraisons et des pharmacies enrôlées. Explications…
Au plus fort de la pandémie, le nombre de livraisons à domicile via notre plateforme “Mes médicaments chez moi” a été multiplié par dix. Et depuis plusieurs mois, la croissance des flux reste soutenue, aux alentours de 40 % ». Marc Vu Quang, dg de La Poste Santé, en est persuadé : le marché de la livraison de médicaments à domicile est enfin en train de décoller. « Nous sommes désormais en capacité de proposer ce service sur l’ensemble du territoire, à l’exception des DOM qui sont en cours d’étude. Nous enregistrons a minima 200 nouvelles pharmacies sur la plateforme chaque mois ».
En plein boom.
Pour séduire les officines, La Poste Santé mise sur une offre de services complète et structurée autour d’une solution de services logistiques intitulée “Log’issimo”. La plateforme « Mes médicaments chez moi » en fait partie, tout comme le service “Proxi Course Santé”, la livraison par coursier avec Stuart, et la livraison dans l’heure avec “Minute Pharma”. Pour les inciter à se lancer, “Mes Médicaments chez moi” a fait le choix d’enrôler gratuitement les pharmacies, avec l’ambition d’en attirer 15 000. À ce jour, 1 500 pharmacies utilisent déjà ce service. Et pour gagner en visibilité, La Poste Santé entend multiplier les partenariats avec les groupements de pharmacies, comme celui qu’elle a déjà signé avec Aprium Pharmacie et Pharmabest. « Grâce à cet accord, nos adhérents peuvent proposer la livraison par coursier en maximum deux heures dans 55 villes, et par facteur sur l’ensemble du territoire, se félicite Laurent Keiser, le président d’Aprium Pharmacie. Une centaine de nos adhérents sont déjà branchés sur la plateforme, l’objectif étant de convaincre l’intégralité des 410 officines d’ici six mois ».
Objectif : Faciliter l’accès aux soins.
Le service est utilisé essentiellement par des aidants et des patients urbains atteints de pathologies aiguës ne pouvant plus se déplacer à l’officine. « À l’avenir, nous aimerions aussi développer les usages dans les zones rurales, ajoute Laurent Keiser. Nous allons également cibler les patients atteints de maladies chroniques afin de leur éviter des déplacements inutiles à l’officine lors du renouvellement de leurs ordonnances, et les 25-34 ans, une population friande de digital qui fréquente de plus en plus nos officines. Nous sommes d’ailleurs persuadés que la livraison à domicile s’inscrira demain au cœur de la stratégie de digitalisation de nos pharmacies ». Un credo partagé par La Poste Santé. « Avec cette offre de services, nous entendons faciliter l’accès aux traitements partout sur le territoire. Mais, nous avons aussi pour ambition de devenir un partenaire privilégié des pharmacies de proximité en les aidant à lutter contre l’ubérisation avec l’arrivée potentielle de nouveaux concurrents comme Amazon », souligne Marc Vu Quang. “Mes Médicaments chez moi” est d’ailleurs référencé au sein de Mon Espace Santé et a été retenu pour illustrer les nouveaux usages numériques auprès du grand public.
EN BREF
Digital
Mesoigner.fr vient de lancer deux nouveaux outils. Le premier permet de publier du contenu et de gérer les avis sur la page Google My Business de la pharmacie, et d’avoir des horaires et coordonnées à jour grâce à la synchronisation automatique avec le site Internet. Le second s’adresse aux officines ne disposant pas de community manager pour animer leur page Facebook. Il gère la publication automatique de posts santé adaptés aux algorithmes de Facebook, le pharmacien ayant toutefois la possibilité de publier ses propres actualités, ou de piocher dans une banque de posts préconçus.
Application
Quelques semaines après avoir levé 25 M€, Synapse Medicine lance Goodmed, une application mobile grand public qui ambitionne de devenir le Yuka du médicament. En scannant le QR Code d’une boîte, le patient se voit indiquer par l’application s’il peut prendre le traitement ou non, en fonction de son profil santé : grossesse, allaitement, allergies… Disponible en téléchargement gratuit dans les stores, Goodmed entend renforcer la prévention santé et réduire les risques liés au mauvais usage des médicaments.
Cyber-sécurité
Les données de santé continuent d’intéresser les cybercriminels. En 2021, le nombre de déclarations d’incidents (733) a doublé par rapport à l’année précédente d’après le dernier rapport de l’Observatoire des signalements d’incidents de sécurité des systèmes d’information santé piloté par le CERT Santé. Le nombre moyen mensuel de déclarations a lui aussi progressé de 33 %. Pour rappel, 2021 a été marquée par de nombreux incidents majeurs liés à des attaques par rançongiciel de centres hospitaliers, ou à l’exfiltration massive de données de l’AP-HP et de la Cnam.
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