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E-prescription : les pharmaciens italiens l’utilisent depuis 12 ans
En Italie, l’ordonnance digitale, dite ricetta elettronica, est une réalité depuis 2011. Et ça fonctionne !
C’est un décret du ministère de l’Economie et des Finances de 2011 qui régit la dématérialisation des ordonnances en Italie. Son fonctionnement est simple : le médecin rédige l’ordonnance sur son ordinateur et la relie au numéro de sécurité sociale du patient, à qui il délivre un mémo papier. En mars 2020, un second décret a permis de compléter la numérisation de la prescription, permettant au médecin d’envoyer le mémo sous forme digitale. Ainsi, le patient n’a pas forcément besoin de se rendre au cabinet du médecin.
En pharmacie, le patient présente la tessera sanitaria, équivalent de la carte Vitale, ou fournit simplement son numéro au pharmacien, qui le saisit dans son logiciel, baptisé Wingesfar. Le document qui s’affiche porte trois codes-barres : celui de la région, celui de l’ordonnance elle-même et un code correspondant au numéro de sécurité sociale du patient. Pas besoin d’application mobile, même si la plupart des régions – à qui revient la compétence sanitaire en Italie – en proposent une aux patients. Si elles ne sont pas indispensables, elles sont néanmoins pratiques pour visualiser ses ordonnances et gérer ses rendez-vous médicaux.
Sur son logiciel, le pharmacien a, lui, accès aux détails de l’ordonnance et des médicaments. Si le client vient fréquemment pour le même traitement, le logiciel indique également s’il préfère habituellement le générique ou le princeps. Si nécessaire, l’ordinateur imprime un ticket que le pharmacien peut utiliser pour préparer la commande. Lorsqu’il scanne les médicaments, le logiciel enregistre immédiatement les quantités délivrées. Ainsi, il est impossible pour le client de se faire servir une même ordonnance dans deux pharmacies différentes.
Quasiment aucun inconvénient
« Je ne trouve quasiment aucun inconvénient à l’ordonnance digitale », déclare Francesca, pharmacienne à Padoue. « Le seul problème, c’est lorsqu’il y a un souci avec la connexion Internet. Parfois, le client arrive avant que le médecin n’ait enregistré l’ordonnance dans le système, et nous ne pouvons pas servir, explique-t-elle. A part ça, c’est très pratique, on gagne du temps en accédant à l’historique et aux préférences du patient. »
Cependant, tout est loin d’être dématérialisé. Les pharmaciens continuent ainsi à remplir des registres de « fustella », une étiquette jumelle présente sur les médicaments dont le professionnel conserve un double. « Nous devons envoyer ces registres à l’ASL [Agence Sanitaire Locale, NdlR] pour être remboursés », poursuit Francesca. Car en Italie, c’est la pharmacie qui avance les frais pour les médicaments de classe A, considérés comme essentiels. L’ordonnance papier n’a pas non plus complètement disparu. Les médecins l’utilisent encore, notamment en cas de problème technique.
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