E-prescription : c’est parti… ou presque

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E-prescription : c’est parti… ou presque

Publié le 18 novembre 2022
Par Magali Clausener
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L’Assurance maladie a présenté le 17 novembre 2022, l’e-prescription ou ordonnance numérique pour les médecins et les pharmaciens. Cet outil devrait limiter les fraudes en particulier sur les médicaments onéreux.

Concrètement, avec l’ordonnance numérique, les médecins vont prescrire les médicaments via leur logiciel d’aide à la prescription, mais pour chaque ordonnance un QR code va être généré avec un numéro unique de prescription. L’ordonnance imprimée comporte ce QR code. Le patient la présente au pharmacien qui va scanner le QR code pour délivrer les médicaments. Toutes les données sont automatiquement envoyées à un serveur de l’Assurance maladie. Si le pharmacien doit intervenir pour changer, par exemple, un médicament, il pourra l’indiquer via son LGO en cochant une case selon le motif. La substitution ne fait pas partie des motifs, car elle est considérée comme « naturelle ».

Des ordonnances sécurisées

L’e-prescription présente plusieurs avantages. Elle est notamment sécurisée puisque le QR code est unique et ne peut être utilisé qu’une seule fois. Impossible donc de photocopier l’ordonnance ou de l’imprimer en plusieurs exemplaires, ou bien encore pour le patient de se rendre dans plusieurs pharmacies. Le médecin peut aussi voir si les produits de santé ont été délivrés et, par conséquent, si le patient ne s’est pas opposé à cette consultation des données de délivrance par son médecin. « La lutte contre l’iatrogénie est également renforcée avec des prescriptions fiabilisées par l’utilisation systématique de logiciels d’aide à la prescription », précise l’Assurance maladie. Enfin, pour le pharmacien, l’utilisation de l’e-prescription lui évite de transmettre la copie des ordonnances à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) via le dispositif Scor.

Un déploiement progressif

Le déploiement de l’e-prescription nécessite des prérequis : les médecins et pharmaciens doivent disposer d’un logiciel référencé Ségur et ils ont jusqu’au 28 avril 2023 pour le faire installer par leurs éditeurs. Les pharmaciens devront en outre avoir des douchettes pouvant lire les codes 2D sur les ordonnances papier. Il faudra attendre 2024 et la vague 2 du Ségur du numérique pour que les établissements de soins soient équipés et utilisent l’e-prescription pour la délivrance de médicaments en ville. Or, plus de 40 % des dépenses de médicaments en ville sont générées par des médicaments onéreux (0,4 % des boîtes), prescrits à l’hôpital. En attendant, les pharmaciens vont devoir continuer à vérifier les ordonnances de médicaments chers.

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