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Comment pharmaciens et mé d ecins perçoi v ent-ils les applis santé ?
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Les 7 et 8 avril derniers, sur le salon PharmagoraPlus, Le Moniteur des pharmacies, Egora.fr, Medappcare et Direct Medica ont présenté en exclusivité leurs Baromètres 2018 du pharmacien connecté (5 e édition) et du médecin connecté (2 e édition) sur la thématique des applications mobiles de santé. Résultats et analyses d’experts.
ANALYSES
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TATIANA DE FRANCQUEVILLE, DIRECTRICE DU DÉVELOPPEMENT DE GLOBAL MEDIA SANTÉ (ÉDITEUR D’EGORA.FR)
Les résultats sont à la fois positifs et très révélateurs de la réalité dans laquelle se trouvent les médecins. Ils sont ainsi persuadés du bénéfice que pourraient apporter les applications à la santé de leurs patients, mais un tiers seulement des médecins interrogés seraient prêts à en recommander en 2018. Cela vient sans aucun doute de la défiance, face à la sécurisation des données. Mais aussi du manque d’information, puisque les médecins disent surtout ne pas savoir quelles applications recommander. En réalité, la motivation des médecins dépend de leurs patients et de leurs profils (s’il sont technophiles, s’il sont jeunes) et surtout des pathologies qu’ils doivent « gérer ». Ce baromètre met donc en lumière le besoin des médecins d’être mieux informés sur l’origine des applications, leur validité scientifique dans le temps et la protection des données, avec un impératif majeur : que cette « validation » provienne de leurs pairs ou d’un organisme indépendant.
GILLES BRAUD, DIRECTEUR ASSOCIÉ DE MEDAPPCARE
De toute évidence, le digital s’invite dans les pharmacies et les cabinets médicaux puisqu’environ un professionnel de santé sur trois déclare recommander des applications mobiles de santé à ses patients et que près de 6 sur 10 ont l’intention de collecter les données de santé. A leurs yeux, le bénéfice est d’améliorer l’observance médicamenteuse, surtout chez les médecins. Comme l’an passé, médecins et pharmaciens affichent un niveau de confiance encore faible et s’interrogent surtout sur la sécurité des données personnelles. Par ailleurs, ils se montrent majoritairement favorables à ce que les applications mobiles soient évaluées par un organisme indépendant. De notre côté, nous sommes convaincus du rôle clé que peuvent jouer les professionnels de santé dans la valorisation des nouvelles technologies dans le suivi des patients. Encore faut-il que ces innovations soient fiables et sûres, comme le relèvent très justement les participants à l’enquête. Face à ces enjeux, Medappcare vient de lancer sa nouvelle marque de certification « CertiLife » dans le domaine de la santé connectée pour permettre aux utilisateurs et surtout aux professionnels de bénéficier d’applications mobiles et de sites web de qualité.
CÉCILE LE GAL-FONTES, PROFESSEUR DE DROIT À LA FACULTÉ DE PHARMACIE DE MONTPELLIER (HÉRAULT)
Les résultats de ce baromètre confirment l’intérêt que les pharmaciens portent aux nouvelles technologies digitales et aux bénéfices que ces dernières sont susceptibles d’apporter pour améliorer la santé des patients, tout en affichant une nette réserve quant au fait de les recommander immédiatement auprès de leurs patients. Cette réserve est liée avant tout à une difficulté de référencer les applications de qualité parmi l’offre exponentielle et pléthorique d’applications digitales. Nul doute que l’office d’organismes certificateurs capables d’apporter l’expertise nécessaire aux professionnels de santé quant à la qualité de ces applications permettra d’améliorer rapidement ce pourcentage en assurant la possibilité de recommander de façon éclairée ces nouveaux outils. Il est probable également que l’évolution du cadre juridique (décret sur les services attendu en juillet 2018 en application de la loi HPST de 2009 prévoyant de nouvelles missions officinales) ou conventionnel (négociations en cours du financement de nouvelles catégories d’entretien avec l’Assurance maladie), permettra dans un proche avenir d’utiliser de façon plus efficace les données produites par certaines de ces applications dans un cadre juridique plus établi et de renverser la proportion des réponses soulignant que les recommandations des applications santé à la patientèle ne font pas partie des missions du pharmacien. Enfin, la sécurité des données produites devra également faire l’objet de garanties plus strictes afin que le niveau de confiance des pharmaciens s’élève également. En cela, l’entrée en vigueur du règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD) devrait rassurer les professionnels de santé en ce qu’il met en place des dispositifs de sécurité et de surveillance améliorés et élargis aux sous-traitants du responsable du traitement de ces données.
ALEXIS HOURY, MANAGER DU BUSINESS DÉVELOPPEMENT CHEZ DIRECT MEDICA
Ce nouveau volet du baromètre 2018 montre que les pharmaciens téléchargent de plus en plus d’applications de santé. Et pourtant, ils sont en parallèle de moins en moins nombreux à penser que ces outils apportent un bénéfice et ont besoin d’être rassurés sur la sécurité des données patients collectées, ce dernier point restant un frein majeur dans l’utilisation de ces applications. Le manque de connaissance des pharmaciens sur l’utilisation des applications, sur le type d’application qui doit être recommandé à chaque patient et les bénéfices attendus transparaît derrière ce baromètre. A cela vient s’ajouter le fait que les missions du pharmacien évoluent et qu’ils ont besoin de plus de transparence sur la rémunération qui leur sera accordée pour le temps passé à conseiller et accompagner le patient sur les applications de santé. Les pharmaciens insistent enfin sur le fait que les rôles et responsabilités de chaque professionnel de santé impliqué doivent également être éclaircis.
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