Codéine et tramadol : les syndicats demandent un moratoire sur les ordonnances numériques
« Nous sommes favorables à la sécurisation des ordonnances de codéine et tramadol, il est important de lutter contre les addictions », a affirmé Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), lors de son « 13:45 » hebdomadaire , le 25 octobre. « La mesure est bonne mais placer le démarrage de ce dispositif au 1er décembre risque de se révéler très complexe. Nous ne serons pas prêts. Il faut que cela soit faisable au comptoir par les pharmaciens d’officine. Ces derniers sont mis en porte-à-faux ! », a-t-il dénoncé. De fait, il existe deux sortes d’ordonnances sécurisées : celles sur papier filigrané, pour lesquelles « il n’y a pas de difficulté », les pharmaciens ayant « l’habitude de les manier », et les ordonnances numériques avec QR code.
5000 pharmaciens en difficulté sur cette question
Or 5000 officines ne disposent pas encore des outils permettant de lire ces ordonnances. « Il y a une problématiquede logiciel empêchant la lisibilité des ordonnances numériques. » Aussi, la FSPF réclame-t-elle un « moratoire » de quelques mois, « le temps que tout le monde puisse être en mesure de traiter les ordonnances numériques ». Une demande rejointe par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « L’e-prescription doit intervenir au 1er janvier 2025 mais ne sera pas opérationnelle à cette date », estime son président, Pierre-Olivier Variot. « Et il faut l’imposer à tout le monde, y compris les hôpitaux et la téléconsultation », plaide-t-il.