Tirer le meilleur parti du e-learning

Le e-learning présente un certain nombre d’avantages, à commencer par « sa facilité d’accès, 24H/24 et 7J/7 où que l’on soit », fait valoir Marie-Hélène Gauthey, dirigeante d’Atoopharm. Sur le plan logistique, « il n’est pas nécessaire de mobiliser l’équipe pendant une demi-journée ou une journée et de disposer d’un espace ad hoc  », relève Jérôme Bruet, directeur général de Talentsoft Learning. Le bénéfice est aussi pédagogique : « La déperdition d’information est inévitable sur des sessions de plusieurs heures consacrées à écouter un intervenant », renchérit Marie-Hélène Gauthey. Or avec le e-learning, la durée des modules ne dépasse pas dix à vingt minutes, reproduits pendant plusieurs semaines ou mois. En outre, « ce mode d’apprentissage sied aux personnes timides qui n’osent pas intervenir en groupe ».

Miser sur des produits bien pensés

Quelque soit le type de formation, la première condition d’efficacité reste son adéquation aux besoins de l’entreprise. En ce qui concerne l’offre digitale, d’autres critères doivent retenir l’attention. « Tout d’abord, le parcours proposé est plus important que la ressource elle-même », plaide Jérôme Bruet. Autrement dit, « au-delà des formats, de la qualité multimédia, ce qui compte c’est la façon dont on crée de l’intelligence pédagogique en enchaînant diverses modalités d’apprentissage, par exemple une vidéo, une visioconférence, puis un quizz… » Un prérequis qui va de pair avec l’interactivité. « La formation ne doit pas se limiter à un transfert de connaissances, mais elle doit impliquer l’apprenant en comportant des mises en situation et des cas de comptoir », insiste Marie-Hélène Gauthey.

Susciter l’adhésion de l’équipe

Comme pour n’importe quelle formation là encore, la motivation des apprenants est un facteur incontournable de succès. « Il s’agira donc en premier lieu de sensibiliser ses collaborateurs à l’intérêt de la démarche en termes d’amélioration de leurs compétences et de leur aisance au comptoir. Dans le contexte d’un métier en pleine transformation », indique Marie-Hélène Gauthey. Ensuite, il ne suffit pas de donner un mot de passe mais de bien expliquer les spécificités de la formation en ligne. « Se contenter de fixer une échéance à laquelle la formation devra avoir été bouclée, c’est s’exposer à ce qu’elle ne soit pas du tout suivie, ou qu’on ne s’y mette qu’à la dernière minute », prévient Jérôme Bruet. Pour Marie-Hélène Gauthey, « il faut planifier les sessions comme si c’étaient des rendez-vous avec des représentants, en choisissant des moments creux de l’activité et en décidant d’une rotation des effectifs ». En suivant cette formule, « il est possible de faire suivre une dizaine de modules par an à l’ensemble de l’équipe », fait-elle valoir. Pas question non plus de « délocaliser » le e-learning au domicile, où les sources de distraction sont potentiellement nombreuses et la motivation moindre. Il convient plutôt d’affecter à la démarche un endroit calme de l’officine, dans le back office ou un bureau, avec interdiction de déranger. Sans oublier de prévoir l’équipement adéquat : PC ou tablette et casque.

Le titulaire – ou son adjoint le cas échéant – doit rester impliqué auprès de ses collaborateurs tout au long de la formation. « Chaque séquence peut être ainsi suivie d’un rapide échange avec deux questions-clés : quels sont les points retenus par l’apprenant ? Comment vas-tu les mettre en place ? », préconise Marie-Hélène Gauthey. Une formation qui s’étale sur plusieurs mois pourra être ponctuée par des bilans d’étape mensuels. 